L'histoire :
Chapitre 1 : les nichons. Chapitre 2 : les culs. Puis vient le vrai sommaire et même si on tombe en pâmoison devant les filles qu'il dessine, c'est surtout claque sur claque qu'on prend parce qu'ici tout épouse les formes de la beauté, de l'harmonie et de l'équilibre du dessin. En effet, en 6 chapitres, il nous livre quelques unes des clés qu'il maîtrise sur le bout des doigts : les bases de l'anatomie, les corps en mouvement, l'encrage, la peinture, l'art d'utiliser le stylo-bille et enfin la narration.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frank Cho est un artiste américain qui jouit d'une belle notoriété. Né en Corée, il émigre avec ses parents aux U.S.A. durant sa petite enfance. A la fac, il décroche son diplôme... d'infirmier, mais s’adonne durant ses années d'étude à sa passion : le dessin, mis en forme séquentielle. Puis à 25 ans, il signe chez un éditeur et publie Liberty Meadows, qui est une série qui s'inscrit dans la continuité de ces travaux en parallèle à ses études. Travaux qui, au passage, seront tirés 5 fois aux États-Unis, tous les tirages étant épuisés ! Une grosse poignée d'années passent et Marvel le recrute. Depuis, il est considéré comme un top. Courtisé par DC, il signe un contrat pour 24 couvertures sur Wonder Woman mais une brouille avec l'éditeur, qui cède à la pression pudibonde car on lui reproche la vulgarité de ses dessins, l'amène à quitter avec fracas la grosse franchise. Plus récemment, il signe Skybourne chez Images Comics, publié en France également par Delcourt. Au delà de la polémique, cet art book devrait mettre à peu près tout le monde d'accord sur le plan artistique : si Frank Cho a été primé, y compris à l'international, pour ses différents travaux, c'est tout sauf le fruit du hasard. Et ici, dans son art book, il s'amuse aussi avec l'image qu'on a voulu lui coller. Pour à notre tour être vulgaire (et on l'assume !), des culs et des meules appétissants, c'est sûr qu'il sait faire. Mais que ce serait réducteur, pour ne pas dire stupide, de le cantonner à ce registre. Et la remarquable particularité de cet ouvrage, c'est qu'il privilégie la pédagogie. Plutôt que de faire étalage de ses créations, Frank Cho va carrément nous filer un sacré petit cours : esquisses et crayonnés, mise en forme, encrage, colo, il nous fait cadeau de tout son processus créatif, étape par étape. En résumé, ça tape et ceux qui tiennent un crayon et cherchent une méthode trouveront matière à inspiration et à espoir aussi. Car il ne vient pas d'une formation initiale aux arts, on le rappelle encore. Conclusion : avec du talent... et beaucoup de travail, on peut régaler ! En tout cas, en tant que simple lecteur, on s'est régalé !
