L'histoire :
Hellboy est un démon que les nazis ont tiré des flammes de l'enfer, après de nombreuses expériences mettant en œuvre de sombres rituels. Il n'était qu'un bébé et le Reich était en train de tomber. Libéré par un commando américain et recueilli par le Professeur Trevor Bruttenholm, créateur du B.P.R.D. (Bureau de Recherche et de Défense sur le Paranormal), il grandit sur une base militaire, à l'écart du monde. Son existence est classée secret d’État. Devenu adulte, il visite l'Angleterre, puis le Brésil. Dans une de ses premières missions, il neutralise des forces post-nazies sur la banquise, avant de partir pour Hong-Kong où sévissent de curieux primates. Les missions et les années commencent à passer... Hellboy est bon. Il castagne dur mais il est devenu une bonne personne. Tellement meilleur que le fermier qu'il est censé secourir à Shuterlin, dans l'Oregon et qui lui demande s'il se déplace chaque fois avec un nègre, en désignant son équipier, Woodford Farrier, Docteur en sciences biologiques, Université de Chicago. Ce n'est pas l'envie qui manque à Hellboy de lui faire ravaler sa langue, mais il faut d'abord en avoir le cœur net : quelle espèce de coyote ou d'animal «normal» pourrait avoir éventré 10 vaches en l'espace de quelques instants ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mike Mignola et Chris Roberson déroulent. Le concept est simple : des récits, la plupart du temps assez courts, qui nous replongent au temps où Hellboy était vivant. C'était même un jeunot qui faisait ses classes au sein du BPRD. Ce volume contient trois chapitres. Le premier, Nature secrète, est le plus léger. Les auteurs s'y amusent bien, en reprenant l'archétype du bouseux américain, raciste comme pas deux, qui reçoit la visite des inspecteurs de l'occulte parce qu'il a tiré sur une drôle de créature qui taillait en pièce ses vaches. Et cette éternelle question de base : monstre de la nature ou créature paranormale ? 22 planches qui claquent bien, l'encrage tantôt fin, tantôt très épais de Shawn Martinbrough et les couleurs de Dave «Monster» Stewart captivent l’œil. Visuellement, le contrat est rempli mais l'histoire est tellement stéréotypée qu'elle ne délivre ni tension, ni suspense. Ensuite, c'est le gros morceau de ce volume, 60 pages, dessinées par Brian Churrila, au style cartoony, pas trop notre tasse de thé. Intelligence occulte présente une intrigue à deux entrées : d'un côté le «drôle de gars en rouge» qui cartonne de drôles d'animaux, et de l'autre, ce bon vieux Professeur Trevor Bruttenholm, qui se frotte au contre-espionnage et a une mystérieuse agence qui travaille elle aussi pour le gouvernement... L'histoire est ici aussi plutôt bien narrée mais sans grande originalité, la référence à la Guerre Froide ne jouant que le rôle de décor. Saison incendiaire clôture le tout et là aussi, même constat : c'est divertissant, à défaut d'être passionnant, mais la classe de Paolo Rivera (encré par son père Joe) vous fait même regretter de ne pas avoir 100 pages de plus ! Alors pas de raison de faire la fine bouche : certes, ce n'est pas globalement aussi puissant que la série originelle, mais ça reste plaisant, d'autant plus si on est un Mignola-boy... ou girl !