L'histoire :
Thessalie, Grèce, avril 1962. Un minotaure se plaint du traitement que Hellboy lui a infligé en lui brisant les cornes. Il est prié de rejoindre Londres et le bureau du B.P.R.D. mais il a envie de rester un peu, car il sent qu'il se passe encore quelque chose qui va nécessiter son intervention. Laissé seul, il ne tarde pas à croiser une chèvre qui l'attire vers un gouffre. Moins habile que le cabris, Hellboy glisse sur une paroi et chute, se retrouvant prisonnier d'une anfractuosité. Mais bien vite, la créature aux allures de chèvre, en réalité une Satyre, l'emmène aux confins de sa civilisation. Elle se nomme Aelita et elle conduit Hellboy vers sa mère, une Sibylle, c'est à dire une femme qui est capable d'entrevoir l'avenir. Son peuple a été l'objet d'une malédiction lancée par Aphrodite et la prophétie mentionne qu'un ægipan, autrement dit, un homme aux pieds de chèvre, viendra les libérer. Des cornes, des sabots, Hellboy pourrait effectivement correspondre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce n'est un secret pour personne, avec Mignola, on en a toujours pour son argent. Cette fois-ci, le lectorat français est gratifié de 5 histoires courtes, dont deux petits bijoux qui ouvrent ce volume 8 et pour cause, ils sont le fruit de collaborations avec deux auteurs au top, Olivier Vatine puis Gabriel Hernades Walta. Le premier récit, qui donne le nom de l'album, est aussi beau qu'original puisque notre tête à cornes coupées évolue au sein de la mythologie grecque. Olivier Vatine signe ici un récit plein de beauté, qu'il a coécrit et ses planches sont magnifiques. Si on ajoute qu'il s'est chargé lui même des couleurs, on se fait une idée du tour de force qu'il accomplit. Un guest dont on se souviendra longtemps. Puis on repart en terrain plus classique, avec une intrigue 100% paranormale. C'est Shawn McMannus qui est aux pinceaux et l'élégance de son trait fait mouche. On reste par la suite dans le rayon des maisons hantées avec une nouvelle pépite dessinée magnifiquement par l'espagnol Gabriel Hernandes Walta, qu'on ne présente plus depuis La Vision. Cette nouvelle aux allures d'Edgar Poe est un huis-clos, avec sa traditionnelle maison hantée et le frisson nous prend, renforcé par le procédé d'impression du papier, qui donne un grain imitant le papier jauni des vieux bouquins... ou des grimoires de magie noire. Un vrai petit régal pour le lecteur. Enfin, le livre s'achève avec deux récits aux accents oniriques et qui nous emmènent dans les rues du vieux Budapest dessinés par Mark Laszlo, qui propose un trait assez caricatural mais finalement efficace. Encore un tome réussi !