L'histoire :
Quelque part en Angleterre... Hellboy, accompagné d'Alice, retrouve une vieille connaissance. Il s'agit du révérend Bill, qu'il a connu en 1962, à l'occasion de l'histoire d'une religieuse sans tête... C'était avant que le policier qui s'entretient avec le religieux ne prenne son service. Le révérend Bill a en effet du faire appel aux forces de l'ordre. Oh, il n'en attend rien de particulier mais il ne peut pas non plus dissimuler ce qui vient de se passer, la nuit dernière, dans son église. Le vieil homme s'en est absenté quelques minutes à peine, le temps de fumer une cigarette et boire une mousse. Et quand il est revenu, trois sarcophages avaient été ouverts et vidés de leur antique contenu. Bien sûr, il ne restait pour ainsi dire plus grand chose des corps, qui dataient du XVème siècle, mais les restes gisaient dans des armures. Seul le sarcophage de Sir Edmond Dawes est resté inviolé. Et il est de notoriété publique qu'il fut un traître, ayant vendu ses soldats aux français. Le policeman quitte la petite assemblée, perplexe. Quant au révérend Bill, il confie à Hellboy qu'il n'a pas tout dit au Lieutenant. En effet, il ne peut s'agir d'un vol. D'une part, aucune trace de levier ne se trouve sur les sarcophages mais surtout, quand il est revenu dans son église, il a vu une armure la quitter...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au programme de ce volume six de la collection « Deluxe » qui porte si bien son nom, on retrouve L'ultime Tempête> et La Fiancée de l'Enfer. Le premier titre signe la fin d'un très grand arc, dans tous les sens du terme, quand le second se décompose en six histoires de format moyen. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les chapitres contenus ici comptent dans l'histoire du démon écarlate. D'ailleurs, ce n'est pas nous qui le disons, mais Scott Allie, l'éditeur de Mike Mignola. Alors, même si la collaboration des deux a mal fini, pour de graves raisons qui on mis en cause le premier dans de multiples affaires d’agressions sexuelles, on peut néanmoins retenir qu'il considère L'ultime tempête comme le plus grand moment de la série. Et pour cause : il s'agit d'un moment à l'intensité dramatique incroyable, puisque Hellboy meurt et qu'il est confronté à son destin : non, il ne sera jamais aussi humain qu'il le souhaite et sa malédiction fait de lui l'instrument de l'apocalypse. Mike Mignola et Duncan Fegredo font la démonstration que Hellboy est bien plus qu'une série « super-héroïque », bien plus qu'un récit qui fait appel au surnaturel, bien plus qu'une histoire remplie d'action et des « Boom » qui scandent les coups de poings du monstre. Hellboy est une tragédie. Et l'iconographie qui emprunte aux images médiévales le rattache forcément aux légendes, qui sont sans cesse reprises et réinterprétées dans ses aventures. La seconde partie de l'ouvrage semble donc plus anecdotique. Mais c'est un adjectif qu'on ne peut pas utiliser quand Richard Corben est aux pinceaux. Du Mexique à un hommage à Edgar Poe, le maître rend forcément les histoires fascinantes. C'est aussi ce qu'on peut dire du travail exemplaire de Kevin Nowlan, dont les images digitales s'avèrent captivantes. Bref, encore un volume excellent, dans son écrin supérieur !