L'histoire :
27 juin 1979, Nord de l'Angleterre, en pleine campagne, un train accueille deux passagers un peu particuliers. Dans un compartiment, une jeune fille écoute de la musique, casque vissé sur ses oreilles et posé par dessus sa casquette. C'est une archéologue, Anastasia Bransfield, qui tient à voyager avec la plus grande discrétion car elle transporte une valise dont le contenu est de la plus haute importance. En effet, elle pense avoir des preuves au sujet de la Suaren Artea, qu'elle considère comme la plus vieille organisation de magiciens de notre civilisation ! Dans un autre compartiment, un géant rouge attire la curiosité des gens, mais ils se gardent bien de l'ennuyer avec des questions qui seraient malvenues. Il faut dire que Hellboy est aussi impressionnant que peu bavard. Tout pourrait aller pour le mieux, mais le train-train des deux agents du BPRD va voler en éclats au moment où une bande de gobelins prend le train d'assaut ! Leur cible, c'est précisément la valise de l'archéologue et ces diablotins s'en emparent et fuient en moins de temps qu'il ne faut pour le dire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Certes, Mike Mignola a « fait mourir » Hellboy, mais quelle bonne idée de lui redonner vie à travers des aventures passées ! Et ne croyez pas qu'il s'agisse pour son créateur de ne pas tuer la poule aux d'or, cela serait faire injure à la qualité des tomes qui continuent à être publiés. Et comme Mignola aime aussi s'amuser avec le monstre sacré des comics qu'est devenue sa création, il nous présente un volume au nom alléchant et qui renvoie aux grands classiques : son héros in love ! Alors ne pensez pas que tout d'un coup, on va tomber dans Santa Barbara! Pas du tout. Le contenu ne s'éloigne guère de tout ce qui a fait le succès de la série, avec trois enquêtes menées par ce couple qui s'avèrent attachantes. Et c'est du Hellboy pur jus qui nous attend d'emblée, avec cette course poursuite derrière des gobelins voleurs (La Nuit des Gobelins). Une mystérieuse secte plusieurs fois millénaires, des secrets que des hommes peu scrupuleux veulent revendre à d'autres, encore moins scrupuleux, on est en terrain connu (et jouissif). La seconde aventure nous envoie en Turquie, pour qu'on se plonge au sein du Théâtre des Ombres. Vous l'avez compris, ici se sont les légendes orientales qui sont extrapolées et ce chapitre est assez flippant, limite hallucinogène avec des dessins que Matt Smith rend cauchemardesques. Puis avec La Clé, c'est en Inde qu'on se rend, dans les pas de Hellboy et Anastasia, qui, entretemps, se sont trouvés et vivent leur relation avec beaucoup de pudeur. Et voir Hellboy parfois redevenir secret, c'est à dire, pour une fois, devant se protéger, c'est une astuce que Mignola et Golden ont rudement bien utilisée. Voilà c'est dit, on est limite in love pour cet album !