L'histoire :
Non loin de la chaîne des Appalaches, par une belle nuit étoilée, George et Carter se passent la bouteille de gnôle de contrebande que ce dernier a chipé à son père. Ils commencent à s’échauffer quand ils assistent, médusés à un spectacle sans précédent dans le ciel : une traînée rose zèbre l'horizon et percute les montagnes la seconde d'après. Les deux amis n'en reviennent pas. Carter se rappelle ce que lui disait sa grand-mère : les étoiles sont faites en diamant mais George, lui, est persuadé que c'est plutôt le diable qui vient pour les punir d'avoir volé cette bouteille ! Carter n'écoute que sa curiosité alors que George se demande pourquoi ils ne reviendraient pas une fois le jour levé mais ils progressent vite et finissent par se retrouver nez à nez avec une immense masse rocheuse en lévitation, dont la base semble être faite de roche en fusion ! Les deux fils de fermiers réalisent immédiatement qu'il ne sont pas censés pouvoir regarder ce à quoi ils font face. De la cime du rocher flottant au dessus de la forêt, apparaît une tête grise et ovale dont les quatre yeux rouges et opaques sont braqués sur eux !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l'incroyable Ed Gein, Autopsie d'un tueur en série, retour dans le Goonverse pour Eric Powell, qui nous concocte une nouvelle histoire étrange, mystérieuse et pourquoi pas, terrifiante ? Car, c'est désormais bien connu, il y a de nombreuses histoires qui courent au sujet de Rondel, le Hillbilly errant. Et celle-ci, malheureusement, ne constitue pas le meilleur album de la série, sans doute parce que Powell n'est aux pinceaux que sur un quart de la pagination. Ce n'est pas que les deux Simone, Di Meo et D'Armini déméritent, leur style dynamique convient très bien, mais il faut avouer qu'il y a un gap avec l'art d'Eric Powell, qui plus est colorisé par Dave Stewart. Alors la magie est là, oui, pour un quart, pour un chapitre à la beauté que connaissent tous les lecteurs de la série… Pour le reste, l'écriture reste limpide. Tout est fluide, la nouvelle brassée de monstres et personnages séduit tout de suite et le récit prend même une tournure sous forme d'hommage à Lovecraft, dans des Appalaches devenues flippantes tant elles semblent reculées. Des terres peuplées de rustres, des forêts qui abritent des sorcières et une vallée décimée depuis la chute d'un astéroïde, tout est réuni pour une nouvelle aventure, qui, à défaut d'être extraordinaire, fait le job : ça reste un bon comics de divertissement.