L'histoire :
Le jour de ses 24 ans, Mark est réveillé par un coup de fil. Etonnamment, c’est Carrie, son ex, qui lui souhaite un bon anniversaire et qui semble dans de bonnes dispositions. Elle lui propose même un restau pour le soir même. Mark tergiverse toute la journée et fait le maximum d’efforts pour que les retrouvailles se passent au mieux… Et c’est exactement ainsi que tout se déroule, jusqu’à une certaine limite…
Un couple de quadras se retrouve au terme d’une journée de boulot, dans leur appartement. Soudain, par la fenêtre, la femme s’aperçoit qu’ils ont de nouveaux voisins d’en face et que ces derniers entament des galipettes sans se soucier du vis-à-vis. Amusés, ils éteignent la lumière et en véritables voyeurs sans scrupules, s’installent devant la fenêtre pour assister au spectacle érotique…
Jeune homme désœuvré, Eric est pressé par sa mère de trouver un job estival rémunérateur. Ce sera une boîte à photocopies, au sein de laquelle il peut glander entre deux livraisons et reproduire en douce le fanzine dont il s’occupe. De toute façon, le patron est un connard, alors pourquoi se gêner…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le recueil Insomnie condense pas moins de 16 nouvelles écrites entre 1994 et 2007 par Adrian Tomine, publiées dans les quatre premiers numéros d’Optic nerve, son comic-book. L’américain, auteur de l’excellent Loin d’être parfait, y pose un regard désabusé et implacable sur les mœurs de ses contemporains. Ne cherchez ni morale, ni chute particulièrement « calculée » : ces historiettes sont des instantanés, comme des bribes de vie piochées au hasard d’individus lambda. Cette diversité est à la fois l’atout et la limite de l’exercice. Car si Tomine nous charme en livrant des contextes et des ambiances graphiques assez distinctes, l’ensemble disparate laisse comme un arrière-goût d’inachevé. Par exemple, on aimerait bien savoir ce qui arrive à ce type, arrêté au bord d’une autoroute dans le noir, lorsqu’il bascule en arrière dans la quatrième et dernière case (l’histoire la plus courte ! ). Seul fil rouge à l’ensemble : un parfum de malaise, de mélancolie, d’amertume… Le passager qui se fait insulter dans le bus, le mal-être familial de deux frangines, la grand-mère nostalgique du passé, le gamin qui ne supporte pas la mésentente de ses parents… Et même lorsque tout va bien, les protagonistes se torturent les méninges pour regarder la vie autrement, sous l’angle glauque… à l’image de ce voyageur qui, ayant raté son avion, se « met en transit » sur sa propre vie durant 24h. Bref, toutes ces nouvelles nous plongent dans des contextes dont la morosité est encore renforcée graphiquement. Car le noir et blanc élégant et très lisible, empruntant des styles différents – car réalisés à des époques différentes – est lui aussi invariablement austère. A lire le soir, l’hiver, un jour de pluie.