L'histoire :
David Heatley nous décrit quelques événements personnels selon les thèmes suivants :
Le sexe : dès son plus jeune âge, David a toujours eu de l'attrait pour le sexe. Contempler celui des filles, comme regarder les fesses, ou encore se masturber avec un copain. Cela fera de lui un futur sex-addict...
La race : David se remémore les personnes de couleur qu'il a pu connaître depuis son enfance, ses amis tout comme d'autres qu'il n'a que croisé, ainsi que leur influence sur la musique qu'il a pu écouter. L’occasion de proposer quelques chroniques de disques.
Sa maman : durant ces années, la mère de David a tout fait pour aider son fils, s'inquiétant lorsque celui-ci rentrait tard et allant même jusqu'à travailler avec lui un moment !
Son papa : David nous raconte les week-ends passés auprès de son père, divorcé et malheureux, jusqu’aux derniers passés avant son décès.
Sa famille : David évoque diverses anecdotes concernant sa famille, de l'arrivée aux Etats-Unis de ses ancêtres jusqu'à la naissance de ses enfants.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec un titre comme J'ai le cerveau sens dessus dessous, il fallait évidemment s'attendre à une lecture renversante. Auteur de deux comics inédits en France, David Heatley rejoint el catalogue Outsider de Delcourt (où sont rangés les comics undergrounds et indépendants) avec ce recueil réalisé en 2008. A travers ce grand volume en taille et en pagination (120 pages), l'auteur dévoile sa personnalité et son enfance, classées en cinq grandes thématiques. Tout débute par « sexe », avec un récit évitant toute pudeur. Heatley nous y explique ses premiers attouchements sexuels avec ses camarades de classe, alors qu'il n'a que 8 ans. Volonté de choquer ? Non, du tout, il cherche simplement à nous montrer comment son rapport avec la chair a commencé et jusqu'à quel point celui-ci a fait de lui un sex-addict. Tantôt drôle, tantôt émouvants, l'auteur peine à trouver un juste équilibre narratif. Ainsi, la partie « race » est plus décousue. Même si chaque rencontre a pu être importante pour lui, certaines n'ont pas vraiment d'intérêt. En fait, David Heatley se penche sur une histoire assez personnelle, comme a pu le faire Dash Shaw sur Bottomless Betty Button (chez Ça et là). En nous délivrant des souvenirs très personnels, il nous invite à cerner ses déboires. On pense aussi à l’œuvre de Chris Ware, en raison de l'influence graphique évidente du créateur de Quimby Mouse. Le visuel d'Heatley est effectivement atypique, avec de nombreux enchevêtrements de cases… Mais la principale différence vient du trait bien moins approfondi. Les personnages manquent de détails et leurs proportions sont assez changeantes. Sans atteindre le génie de Ware, J'ai le cerveau sens dessus dessous offre une expérience de lecture intéressante, qui aurait de quoi faire ruminer plus d'un psychiatre pendant des siècles.