L'histoire :
L'agent 007 assis sur un lit médical. Classique ! Il est de retour de mission et n'a guère envie de parler avec le toubib du MI6 qui va encore avoir du travail. Son œil gauche est aussi fermé que son visage. A la question « qu'est-ce qu'il s'est passé ? », il répond froidement qu'il est tombé dans un escalier... Le doc' ne se démonte pas et lui répond qu'il devait y avoir un ours dans cet escalier§ Bond réfrène son envie de rire, parce que ça lui fait mal. Et quand le médecin sort l'attirail pour les points de suture, l'espion se remémore la soirée à l'ambassade de France, où il s'était infiltré dans un rôle de serveur parce que les services de contre-espionnage de sa Majesté avaient reçu un tuyau. Un assassinat y aurait lieu à minuit moins cinq. A charge pour Bond de trouver la cible et bien sûr, l'assassin en charge de la besogne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alex Kot le dit lui-même dans l'interview qui clôture ce volume 6 : influencé par le Global Frequency de Warren Ellis, il a développé des séries sous forme d'anthologies (entre autres chez Image) et l'industrie du comics lui a souvent demandé de reproduire ce schéma. Voici donc 6 épisodes réunis ici. Et si on a d'abord le sentiment qu'ils sont indépendants, petit à petit, des éléments se renvoient pour finir par un chapitre où absolument tout se recoupe et s'assemble avec cohérence. Et là, on ferme le bouquin avec le sentiment qu'il a fait fort, très fort, même s'il y a des chapitres un peu mieux réussis que d'autres. Quoi qu'il en soit, une évidence s'impose : l'auteur a travaillé en respectant scrupuleusement les traits de caractère du personnage de Ian Fleming. On peut donc aussi, au delà de ses qualités d'écriture, une forme d'authenticité dans sa démarche, qui s'avère intéressante. En gros, il ne touche pas à ce qui caractérise l'espion légendaire et le repositionne dans le contexte géopolitique moderne. Alors ce comics aurait pu être excellent si le dessin s'était montré à la hauteur. Certes, Luca Casalanguida ouvre et ferme le bal mais si son dessin est bon, il fait excessivement penser au Punisher de Goran Parlov pour nous convaincre totalement. Antonio Fuso dessine le huis-clos du chapitre deux et c'est une catastrophe : ses portraits sont hideux et son dessin tout simplement faible. Rafa Lobosco enchaîne et là, c'est simple, il clone purement et simplement Eduardo Risso. C'est bien connu, aucune copie ne vaudra l'original. Eoin Marron voit son travail sauvé par la coloriste et c'est à peu près le même constat qu'on fait avec Hayden Sherman, à ceci près que sa mise en page fonctionne vraiment bien. Voilà, si vous êtes fan de l'esthétique, cet album ne vous tapera pas dans l’œil. En revanche, si vous aimez James Bond, vous le retrouverez bel et bien ici.