L'histoire :
En 1704, la guerre entre les seigneurs Hsiao et Tokudaiji fait rage. Dans les rangs de ce dernier, Asukai Shiro, un samouraï, fait preuve d'une grande bravoure lorsque son clan perd petit à petit du terrain. Après la défaite, Shiro se retrouve coincé sous les ruines du temple en feu. Les cadavres de ses compagnons sont nombreux et il ne trouve plus la trace de Dame Yoshiko, la femme dont il s'est épris. Après avoir appris qu'elle a été enlevée par Hsiao, il part à sa recherche. En Chine, il se bat contre les hommes de son ennemi juré et une fois arrivé devant lui, il lui demande où est sa bien aimée. Celle-ci a été vendue à un marchand de femmes, Safwah Ibn Badr Al Din, qui se rend en Europe. En quittant les lieux, Shiro ne laisse aucun survivant et poursuit sa recherche. Le chemin s'avèrera très long. Quelques maigres indices l'amèneront jusqu'à Paris, où les habitants commencent à le houspiller en raison de sa tenue. Jusqu'au moment où trois mousquetaires arrivent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette curieuse série nous fait découvrir l'histoire d'un samouraï (japonais donc) qui, en cherchant la femme qu'il aime, se retrouve dans la France du Roi Soleil (Louis XIV)… le tout raconté par un scénariste américain ! Cette aventure ne se targue pas d'être des plus réalistes, mais elle propose un bon moment de distraction. Au vue de ce premier tome, le pari est réussi : les dialogues sont corrects et conservent une bonne dose d'humour (mention spéciale aux mousquetaires), la traduction n'ayant rien saccagé. Les rebondissements sont quelque fois tirés par les cheveux, mais l'histoire se suit avec le même plaisir que l'on aurait à suivre un bon vieux buddy-movie (film d'action). Pour résumer : zéro prise de tête et au diable les incohérences historiques. Le point fort de ce premier volet est assurément le dessin de Luke Ross, assez réaliste et même parfois, splendide (p.8 entre autre). Les traits des personnages sont fins et stylisés, et l'on constate un véritable souci du détail dans les décors historiques. L'épopée parisienne est à ce propos bien réalisée même si l'on reste dans des décors typiques, assez clichés, pour les lecteurs américains. Ne privons pas notre plaisir, Maîtres et esclaves est une lecture divertissante !