L'histoire :
Pia est toujours perdue dans les limbes du vide et est la proie du tueur Paul. Celui-ci est donc tout proche d’éliminer la seule vraie personne qui pouvait le menacer et accéder à son monde. Cependant, les amis de Pia ne restent pas inactifs et Nicolas, Mary et Eric tentent de s’unir pour trouver des solutions. Malheureusement, Eric n’entend plus les voix et Nicolas ne perçoit aucune couleur particulière. Qui donc pourrait aller rejoindre Pia dans le vide pour aller la sauver ? Ne reste plus qu’une solution : appeler tous les autres membres du cercle car beaucoup d’autres personnes ont des pouvoirs particuliers. Peut-être qu’en réunissant tous les membres du Cercle, on trouvera une solution à cette menace ? Les membres contactés comprennent que la situation est grave. Lorelei, la sœur de Paul, a également peut-être des réponses qu’elle ignore elle-même. Le temps presse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin de ce polar français à la sauce super-héros. La tension est à son paroxysme puisque le dangereux Paul est proche d’atteindre son but : détruire Pia et à termes, tous les membres du Cercle. Du coup, pas le temps de rêvasser dans ce tome (malgré l’importance de Pia et de son pouvoir lié aux rêves). L’action démarre très rapidement pour ne jamais faiblir ensuite. L’originalité de l’intrigue est malheureusement faible quand on connaît la série télévisée Heroes. Paul n’est ici ni plus ni moins qu'un ersatz (moins charismatique) du terrible Sylar. De plus, on peut être frustré du traitement du scénario (comme dans Heroes d'ailleurs). Les auteurs nous font miroiter une guerre totale entre Paul et ses « grands » pouvoirs et tout le reste des autres membres du Cercle mais au final, cette piste mène à une impasse puisque le combat se limite à un affrontement entre les personnages principaux de l’histoire. C’est un peu le problème de la série : on aborde beaucoup de choses sans jamais vraiment les terminer et les creuser en profondeur. Par contre, Andoryss joue la carte de l’ésotérisme et laisse planer un parfum de mystère pour légitimer le fait que tout ne peut pas s’expliquer. A ce titre, les explications brumeuses du vide et du plein et des mondes parallèles sont assez habiles. Le reste est assez classique et malheureusement, le final et ce qui s’ensuit est trop prévisible. La série aura toujours surfé sur de petites touches d’originalité tout en optant pour un rythme classique et (peut-être trop) maîtrisé. Heureusement, le dessin de Nesskain est parfait pour mettre en place l’histoire. Dans une sorte d’hommage aux comics, Nesskain joue sur un style nerveux et dynamique avec des couleurs vives. Cependant, ce qui est le plus remarquable est sa manipulation du réel. Il tord à l’envie le décor et éclate parfois les couleurs et les objets. Cette transformation du réel, aux grès des pouvoirs de Pia ou de la vision de Nicolas, est saisissante de beauté. Un final efficace même si le tout manque de « folie » par rapport aux thèmes de départ.
