L'histoire :
Dans notre monde contemporain, une pincée de jeunes gens disposent de petits pouvoirs psy extraordinaires. Pia voit les choses durant ses rêves, Nicolas perçoit les émotions par des couleurs, Erik discute avec plusieurs personnalités en lui… Et tous s’inquiètent de la mort de leur ami Adam, retrouvé mort chez lui avec une balle dans le crâne. Pia sait que c’est « le Magnolia » qui a fait le coup, une entité avec laquelle elle discute en rêve et qui a l’apparence de cette fleur. Pia sent aussi qu’elle est sa prochaine victime… et elle essaie de comprendre les raisons de cela en donnant rendez-vous à son amie Lorelei dans un bar. Lorelei est une « entité neutre », c’est-à-dire qu’elle n’est pas complètement humaine : elle est une sorte d’émanation charnelle d’une conscience collective présente parmi les humains depuis la nuit des temps. Ses pouvoirs d’autosuggestion sont puissants et elle aussi est traquée par de mystérieux hommes en noir. De son côté, Mary, médecin légiste de profession, reçoit l’étonnante visite surprise, au milieu de la nuit, de son frère Paul, qui avait disparu de la circulation depuis 5 ans. Paul annonce à Mary qu’il est revenu pour retrouver et neutraliser leur sœur Lorelei, devenue trop dangereuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fer de lance de la collection Comics Fabric (des comics à la française), le premier opus du Cercle nous avait présenté un contexte fantastique original et piquant. Ici, des jeunes gens disposent de pouvoirs psy, des légers mais tout de même très pratiques, qui leur permettent d’être fondus parmi la population humaine sans que personne n’en sache rien. Or la problématique est posée par un vent de tempête qui se profile, au sein de ce cénacle qui se découvre. D’où viennent les menaces ? Pourquoi un tel conflit est-il déclenché ? Qui tire les ficelles ? Comment palier un danger impossible à définir ? Dans ce second opus de quatre chapitres – comme autant de fascicules souples virtuels – les auteurs continuent d’explorer et de définir leur petit monde. Le scénario d’Andoryss est certes original, mais sa narration se montre un brin poussive. De nouveau, elle s’appuie essentiellement sur des palabres entre les protagonistes maniant des concepts abstraits comme « le vide », les « entités neutres », le « magnolia »… Par ce biais qui rame, les personnages tentent d’affiner leurs conditions et les mécanismes de leur crise de groupe, à l’intention du lecteur intrigué, mais toujours pas rassasié. En ressortent un sentiment confus et une forte envie d’action : ce second tome retarde encore de beaucoup un affrontement global inévitable. Néanmoins, pour aider à patienter, Nesskian parvient à donner du rythme avec son dessin encré à la fois moderne, dynamique et parfaitement inscrit dans les codes du registre comic. Les cadrages sont variés, les clair-obscur judicieux et les rares effets fantastiques toujours habiles (lorsque Nicolas voit les couleurs des sentiments). Espérons que dans le tome 3 (sortie annoncée pour le 21 août 2013), le Cercle tourne moins en rond…
