L'histoire :
Seules deux races ont survécu sur les Terres Évanescentes : les humains et les Orcs, qui s'affrontent depuis des siècles pour posséder les zones encore habitables, celles aussi où perdure une végétation, donc les ressources, partout menacées sur la planète. Ce jour là, à une demi lieue de l'intérieur des terres, deux jeunes hommes sont tout occupés à se faire la courte échelle pour cueillir des pommes, lorsqu'ils aperçoivent à l'horizon la silhouette de trois cavaliers. Ils plissent les yeux et leur regard se remplit alors d'effroi : il s'agit d'Orcs ! Ils courent à toutes jambes pour rejoindre la ferme et prévenir leur père, qui les envoie aussitôt alerter la population du village le plus proche, pour que le plus possible d'hommes armés se préparent. Il ne le savent pas encore, mais cela sera vain. En effet, en quelques secondes, les Orcs sont sauvagement assassinés. Un nouveau danger émerge en effet. Il est venu de l'autre côté de la mer, de l'Ouest et se propage plus vite encore que la rumeur. Ce sont les Vangol, des créatures qu'on a à peine le temps de voir, avant d'être littéralement taillé en pièces...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fans d'héroîc-fantasy classique, bienvenus dans l'univers des Affamés du crépuscule ! Gwendolyn Willow Wilson signe en effet le début d'une saga aux bases très traditionnelles pour le genre, car elle reprend le thème hyper connu de l'antagonisme entre les Orcs et les hommes. L'écrivaine, d'abord éditée grâce à ses romans de SF, est surtout connue du lectorat comics pour avoir inventé la nouvelle incarnation de Miss Marvel, dont la particularité est d'être de confession musulmane, comme l'autrice, qui s'y est convertie. Ajoutons qu'en 2016, Angoulême la primait pour cette création et que, 4 ans plus tard, elle obtenait un Eisner pour Invisible Kingdom et on a une petite idée de l'envergure qu'elle a prise dans l'industrie des comics. Une fois ce décor planté, on est très rapidement immergé dans ce volume un, avec une première scène qui installe immédiatement la tension. Puis tout se met en place, pour que la dramaturgie s'installe, avec une belle surprise : la menace d'une race tierce, les Vangol, qui sont longtemps suggérés et non montrés, justifie désormais que les hommes et les Orcs signent un traité de paix, voire même une alliance ! C'est donc le ressort principal du début de l'intrigue et cela fonctionne bien. Bien sûr l'action prend aussi sa part, ce qui permet une bonne alternance dans le rythme de la narration. Il faut aussi dire que le dessin de Chris Wildgoose et les couleurs de Msassyk constituent une proposition graphique séduisante, si bien qu'on ne s’ennuie jamais à la lecture de ces 170 premières pages.