L'histoire :
En 1930, la crise économique a entraîné la Grande Dépression et avec elle, une véritable montée en puissance du crime organisé. Chicago est dirigé d’une main de fer par Al Capone et sa bande. La zone du triangle (réunissant Davenport, Rock Island et Moline) est quant à elle sous le joug de John Looney. Michael O’Sullivan est un vétéran de la guerre, un homme droit, pour qui la famille est le plus important dans la vie. Il travaille pour le compte de la mafia et il a toute la confiance de ses pairs. Il est surnommé un peu partout l’Ange de la mort. Un jour, il part en mission avec Connor Looney, le fils du patron, qui a la gâchette facile. Ce que n’ont pas remarqyé les deux hommes, c’est qu’à l’arrière du véhicule, un des deux fils d’O’Sullivan, Michael Junior, s’est caché pour voir son père travailler. Le garçonnet assiste à un véritable règlement de compte... mais il est alors remarqué par Connor. O’Sullivan prétexte qu’il n’y a aucun danger. Le lendemain, John Looney confie une nouvelle tâche à Michael. Il doit délivrer un message à plusieurs hommes gérant un casino. Le message remis, O’Sullivan sent qu’il est tombé dans un traquenard et il dégaine le premier. Il comprend qu'il a été envoyé au casse pipe car sur le mot, est mentionné l’ordre d’exécuter le porteur du billet. O’Sullivan retourne vite chez lui. Sa famille est entièrement décimée, à l’exception de Michael Junior, qui était à l’anniversaire d’un ami. La fuite est la première réaction des deux O’Sullivan. La vengeance sera la seconde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Max Allan Collins est un habitué du polar : il a traité le sujet dans des romans (True detective), des séries télévisées (les experts, Esprits criminels) mais également dans les bandes dessinées avec Les sentiers de la perdition. Publié une première fois en France au début des années 2000, l’ouvrage ressort au sein de la collection Dark Night, la sélection polar de Delcourt. Après l’excellent Zone 10, l’éditeur enchaîne avec un premier opus (sur trois prévus) de 292 pages. L’histoire prend place au début des années 30 pendant la Grande Dépression. Un des hommes de main de la mafia s'y retrouve à lutter contre son patron, qui a fait éliminer sa famille pour une obscure raison. A la façon d’un Parker, cet anti héros attachant ne fait pas dans la demi-mesure et sème le trouble au sein de la mafia. Max Allan Collins s’est emparé de nombreux faits réels (et donc historiques) pour tisser une trame très efficace. La narration est ingénieuse, c’est Michael Junior qui raconte, et l’angle choisi pour décrire l’Ange de la mort finit par le rendre sympathique. Les rebondissements sont bien amenés et font progresser le récit agréablement. En marge de l'ambiance et des flingages, des thématiques fortes se dégagent autour de la paternité et du sang en héritage. Richard Piers Rayner illustre l’album avec noirceur, s'appuyant sur un trait hachuré. Certaines planches sont assez impressionnantes, d’autres sont moins réussies. Cela vient sans doute de l'approche très réaliste choisie par l'auteur, qui semble s’être servi de photographies pour les visages des protagonistes. Un thriller prenant, qui est à l’origine d'un long métrage formidable (avec Tom Hanks et Paul Newman).