L'histoire :
Alice Cohen passe ses journées à squatter avec ses amis, dealant occasionnellement un peu de drogue. Mais le quartier est sous le contrôle d'un dénommé Princeton, le gros bras du coin, ce qui vaut généralement à la jeune femme d'être discrète. Lorsqu'un homme en costume vient la voir, Alice prend peur. Ce dernier est en fait le gestionnaire de l'héritage de sa grand-mère, récemment décédée. Alice reçoit en héritage une maison ainsi qu'une rente permettant d'entretenir la bâtisse. Les clauses sont simples, elle doit arrêter de se droguer, travailler pour le bien d'autrui et surtout, ne jamais vendre la maison. La jeune femme se fait petit à petit à la maison mais un soir, une voix l'appelle du fin fond de la cave. Le son provient d'un mur ou plutôt de derrière. On supplie Alice de lui lire une histoire. Elle s'exécute, effrayée tout d'abord. Elle trouve un livre qui n'est autre que le journal de sa grand-mère, un témoignage expliquant notamment ce qu'est cette mystérieuse voix...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jimmy Palmiotti roule sa bosse dans le monde des comics depuis maintenant de nombreuses années. Dessinateur, encreur et éditeur, il s'est aussi essayé à l’exercice de l'écriture avec Justin Gray. Ensemble, ils ont scénarisé de nombreuses séries comme Jonah Hex ou Time Bomb. Monolith est une série publiée entre 2004 et 2005 chez Image Comics. L'histoire concoctée par le binôme met en avant Alice Cohen, une jeune femme un peu rebelle qui se drogue et deale occasionnellement et dont la vie change le jour où elle hérite d'une vieille maison. Dans le sous sol, derrière un mur, une voix lui parle. On pourrait penser de prime abord que l'on est en face d'un récit horrifique, mais il n'en est rien. Les scénaristes ont créé une histoire matinée de fantastique. La créature cachée derrière les briques n'est autre qu'un golem (présent sur la couverture). L'héroïne, en lisant le journal de sa grand mère, elle apprend, ainsi que le lecteur, l'origine de ce mystérieux monstre. La narration est vraiment habile et les allers-retours temporels fonctionnent très bien. On ne s'ennuie jamais et on se demande comment les choses vont tourner. Jimmy Palmiotti et Justin Gray montrent bien la symbolique de cet être issu des mythologies juives, créé pour une vengeance et qui devient progressivement une sorte de héros au service de son créateur ou maître. Monolith bénéficie en plus des talents du trop rare Phil Winslade (Goddess). Celui-ci offre un trait soigné et un encrage impeccable. Ses décors fourmillent de détails, pour le plus grand plaisir des lecteurs. Ce premier volet de Monolith est donc une très bonne surprise et mérite assurément le coup d’œil.