L'histoire :
Non seulement Abigail Van Alstine est l’une des plus jolies filles du lycée, mais en plus, lorsqu’elle fait pom-pom-girl pour son équipe de football américain, cette dernière gagne systématiquement. Seul hic : la troisième mi-temps, lorsqu’elle rentre chez ses parents un peu trop tard, avec un verre dans le nez. Son père, pasteur et notable, ne transige pas avec ces choses là : il la prive de sorties durant 15 jours, avec obligation d’étudier la Bible. Abigail en a sa dose de tous ces préchi-préchas. Aussi, trouve-t-elle bien plus rigolo de prétexter une séance d’évangélisation de groupe, pour expérimenter avec ses copains un livre de sorcellerie déniché chez un bouquiniste : le Necrenegrum. Sauf qu’elle a un vrai don, que les effets du puissant grimoire ne se font pas attendre et qu’ils sont démesurés ! A peine a-t-elle prononcé la première incantation, qu’un démon cornu et rougeoyant apparait dans les flammes. Il se livre aussitôt à l’extermination exhaustive de ses amis, de ses parents et met le feu à la maison. Seule rescapée en proie à l’hystérie, Abigail se sauve à toutes jambes. Sur le point d’être arrêtée par les flics, elle les pulvérise à l’aide de son tout nouveau pouvoir infernal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la base, le scénariste Joshua Ortega est spécialiste de la « surveillance » dans les nouvelles technologies. Aucune prédilection, donc, pour les scénarii d’épouvantes de sorcelleries et de démons. Le personnage central, une jeune fille au look gothique, initialement passionnée par la sorcellerie puis étudiante pour devenir nécromancienne, place d’emblée la série dans un univers proche des séries TV Buffy ou Angel. Ortega n’invente rien : le grimoire maudit « Necrenegrum » est largement inspiré du redoutable Necronomicon d’H.P. Lovecraft. Du reste, l’ensemble de ce premier volet, par ailleurs fort bien rythmé et dialogué, pioche allégrement dans les références et les clichés du genre. Notamment, pour changer, les forces du bien représentées par un mentor blond séducteur, se livrent à une lutte millénaire contre le mal absolu, représenté par des démons cornus et gluants (et certainement puants), aux yeux flamboyants. Reste que la mise en relief de l’ensemble par le canadien Francis Manapul est somptueuse et diablement efficace ! Respectant la forme comics dans laquelle l’œuvre originale a été publiée, le dynamisme du dessin s’appuie sur un trait précis et acéré. Au détour de quelques unes des 144 planches de ce premier volume, le dessinateur livre des pleines pages vertigineuses (les scènes de combat démon/Abigail). Autant dire que son prochain ouvrage, Les 7 guerriers, scénarisé par Michäel le Galli, est très attendu (août 2007)…