L'histoire :
Méduse, Gorgone, Cyclope, Centaure, Sirène, Kitsune, Tanuki, Kamaitachi, Bekenek, Godzilla, Yéti, Sorcière, Esprit, Fantôme, Goule, Vampire, Zombie, Loup-Garou, Troll, Kraken Golem, Succube, Incube, Djinn, Gobelin, Dragon, Wendigo, Chupacabra, la liste est quasi infinie des monstres que toutes les traditions et cultures évoquent. Ils font partie de la vie moderne comme des anciens temps. Ils prennent parfois des formes différentes mais ils viennent tous du même endroit : non pas de l'au-delà, mais d'au-dedans des humains. Monstre vient du latin «monstrum», ce qui signifie «contre-nature». Le mot est généralement associé au Mal, mais ce n'est pas une règle absolue. Son autre racine est bien moins connue : «monere», qui signifie aider, ou instruire. Aimons-nous avoir peur ? Aimons-nous affronter nos terreurs et extérioriser nos luttes internes ? Ou aimons-nous les monstres, parce qu'au bout du compte, le monstre que nous craignons le plus, c'est nous-même ? Autant de questions que soulève Fredrick devant ses élèves de la Fac. S'ils sont à la fois surpris et épatés par ce drôle de type, ils ne peuvent pas savoir qu'il parle au nom de sa longue expérience, lui qui fut chasseur de monstres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Steve Niles est un scénariste américain qui a contribué à redonner ses lettres de noblesse au genre horrifique dans le comics. Avec plus de vingt ans de carrière, il a fait partie de ces très nombreux auteurs à qui Todd McFarlane a donné une chance, pour devenir au fil de ses publications un incontournable dans ce genre. Parmi la palanquée de récits qu'il a créés, 30 jours de nuit est sans doute son plus gros succès. Côté cœur, ses lecteurs se souviennent de Criminal Macabre, Hellspawn, Freaks of the Heartland, Simon Dark ou encore l'étrange Batman County Line. Delcourt reprend donc cette série, signée aux USA chez IDW et publiée initialement en 2015, qui, sans se révéler fondamentalement surprenante, n'en reste pas moins lancée sur des bases plaisantes. Prenez l'histoire d'une famille pleine des secrets que le père porte et dont il protège les siens, faites craquer le vernis progressivement et embarquez tout ce petit monde dans la chasse aux monstres et vous avez la recette de ces 6 premiers chapitres. Saupoudrez l'ensemble de mystères, d'actions et de mélodrame et voici le goût de l'épouvante façon Niles : du bon divertissement aux dialogues bien trouvés à base d'humour noir, bien entendu. Côté dessins et couleurs, Damien Worm s'inscrit dans l'héritage d'un Ben Templesmith, avec un trait un peu moins «crado» et plus réaliste que l'auteur australien. Il propose un visuel agréable et qui colle à merveille à l'ambiance fantastique-horreur de la série. October Faction démarre ainsi sur des bases solides à défaut d'être révolutionnaires et il séduira les lecteurs de comics, à plus forte raison ceux fans du genre.