L'histoire :
Quelque part dans les docks d’Istanbul. Un type à la mine patibulaire est interpellé par ses sbires. Le dénommé Ahmed apprend que la fille qui lui a donné rendez-vous est là est qu'elle veut traiter directement avec lui. Elle se présente comme Grace Skybourne et vient récupérer un objet de la part de la Fondation Mountain Top. L'objet de l'achat est une épée. Ahmed commence à opposer des résistances et la jolie brune lui rappelle que la Fondation a payé un prix bien plus élevé que celui exigé. Il lui est répondu que ce prix était dolosif, car cet objet possède des caractéristiques qui ne lui avaient pas été signalées initialement. La tension s'installe et monte d'un ton quand l'occidentale est menacée. Elle ne cède pas alors, les hommes de main du négociant usent de la violence. Les Turcs viennent de faire une erreur qui sera la dernière. Les têtes volent, les corps sont déchiquetées, l'américaine se bat à mains nues. C'est un vrai bain de sang qui macule le sol et les murs de la pièce. Passablement énervée, Grace récupère l'épée, il s'agit d'Excalibur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frank Cho a su se tailler une belle réputation de graphiste parmi les fans de comics. Repéré avec Liberty Meadows puis embauché par Marvel, puis chez D.C.. Il a défrayé il y a peu de temps la chronique. C'est que le puritanisme américain est bien connu, et l'artiste, dont les couvertures pour Wonder Woman furent jugées vulgaires, a fini par plaquer l'éditeur. Qu'à cela ne tienne: c'est avec Boom Studios qu'il signe cette série en ayant tout le contrôle. Ce premier volume est plaisant. Il met en scène Thomas et Grace Skybourne, deux frère et sœur immortels, qui bossent pour le Vatican. Très vite, on mord à l'hameçon. Le visuel y incite : le trait de Cho est pur et dynamique (mais ça on le savait déjà) et il est bien mis en valeur par la colorisation de Marcio Menyz. L'accroche réussit également grâce à de savoureux dialogues. Ajoutez un découpage hyper nerveux, de l'action à tout va, un brin de mystère et c'est parti pour 140 pages de pur divertissement. Si l'intrigue est simple, son articulation est limpide et la galerie de personnages réussie. Ça bastonne, ça fait appel à des créatures mythiques, ça rigole aussi, avec quelques références à la littérature fantastique. Ça n'a pas d'autre intention que de faire passer un bon moment moment au lecteur et le deal est carrément rempli. Au point où on espère une suite...