L'histoire :
Stanley Dance est un mec sur le retour, c'est le moins qu'on puisse dire. En fait, c'est un loser. Un petit arnaqueur aux tempes qui ont grisonné plus vite qu'il ne l'a vu venir. Le voilà au Star Diner, une de ces bicoques qui longent la route et vous servent une tambouille familiale. Il discute le bout de gras avec la serveuse en même temps qu'il taille celui de son steak. Le téléphone sonne, il dit qu'il doit répondre, que c'est une affaire de deux minutes et qu'il revient. Pas de quoi fouetter un chat, d'autant plus qu'il laisse les clés de sa caisse sur le comptoir... Pourtant c'est bien lui qui met plein gaz sur le parking ! Ce n'est pas la première fois que Stan ne paie pas la note. Ce ne sera sûrement pas la dernière. Il suffit de faire un paquet de jeux de clés, ça vous assure quelques repas gratuits. Le hic, c'est que c'était la dernière paire de doubles... Et Stan savait bien que ça allait finir par arriver. Il s'était pourtant fait une promesse : qu'il serait temps d'arrêter les conneries quand il n'y aurait plus de clés. Parce qu'il serait allé au bout de son capital chance. La chance, c'est ce qui l'a maintenu à flots jusque là. Parce que Stan est seul, un peu comme un connard. Il roule le long du désert. Famille, amis ? Il n'en n'a plus vraiment. C'est ce qui arrive aux connards. Une fois cette conclusion tirée à sa propre encontre, il bifurque, roule un moment sur un chemin, à l'issue duquel il se gare. Il sort une pelle, fait quelques mètres et déterre un coffre. Une photo, un 38 spécial chargé, un peu de blé et un cellulaire qu'il allume. Un message de Betsy : «Tu m'en dois une»... Direction Vegas !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dan Panosian fait partie de ces artistes dont la carrière séduit. D'abord encreur chez Marvel et DC., il fait partie de ceux qui rallièrent Image. Puis, comme beaucoup d'illustrateurs, il travaille pour l'industrie du jeu vidéo et l'animé. En 2013, il signe le dessin du Franco-Belge aux vrais-faux airs ricains : John Tiffany, sur un scénario de Stephen Desberg. Un américain qui travaille pour le marché européen, parce que c'est sa volonté, c'est une rareté quu mérite d'être soulignée ! Avec Slots, il créée en revanche une série pur jus US. Signée chez Skybound, cette histoire propose en effet un thriller désabusé qui repose sur la personnalité attachante de Stanley Dance, quinqua en pleine galère. Cette mini-série pourrait bien être un one-shot, mais sa fin ouverte laisse la place à une suite, si le succès est au rendez-vous... Quoi qu'il en soit, tout tient autour de ce Stan, qui incarne la figure du magnifique loser. Pas un mauvais mec, mais un type qui aime excessivement les tacos, les nuits alcoolisées et se laisser vivre. L'action se situe majoritairement dans le Vegas bling bling et nocturne. On y croise autant de sales types que de jolies nanas. Et sur ce point, on se régalera de la classe avec laquelle Dan Panosian dessine les femmes. Elles sont toutes fatales !!! Entre deux histoires de vengeances et de paris truqués par la mafia de la boxe, l'ensemble se lit aussi vite et agréablement qu'on enquille une Bud bien fraîche au comptoir. Ah, on vous laisse, le temps de régler une petite rixe et on revient... Ouais, voilà, on disait donc que si Dan Panosian remettait ça avec un ring 2, on en serait aussi !