L'histoire :
Londres, dans un futur proche mais parallèle. A la suite d’un chantage étatique, l’albinos Rupert Caïn est devenu assassin à la solde du gouvernement britannique. Il ne pose pas de question, il n’essaie de pas savoir, il exécute, froidement et efficacement. Alors qu’il vient de tuer un banquier, il apprend au même moment l’assassinat de son ancien mentor et collègue, le colonel de Havilland. Il se rend alors chez sa fille – alias son ex-petite amie – pour essayer de comprendre les raisons de ce contrat. Il ignore qu’il est sur le point d’enrayer une machination de grande ampleur… La Grande-Bretagne se trouve alors dans une situation économique à l’agonie et ses stocks de pétrole sont au plus bas. Le premier ministre fantoche est alors manipulé par un lobby d’abjectes spéculateurs, utilisant pour parvenir à leurs fins, la façade d’un groupe terroriste aux revendications saugrenues : la brigade du droit à la beauté (BDB) ! Profitant d’un voyage officiel du président de l’OPEP, la BDB kidnappe ce dernier et réclame en échange, une liposuccion et de la chirurgie esthétique pour tous ses membres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a beau être une petite fille, quand on lit un plein carton de James Bond à l’âge de 9 ans, que le papa bosse à NSA et la maman à la CIA, ça laisse des traces… C’est un peu l’histoire de la vie d’Alex de Campi, la jeune scénariste à l’origine de ce thriller musclé en forme d’ « uchronie » politique (une réalité décalée). Au cœur du récit, la théorie du complot chère aux X-files et à nombre de thrillers, se révèle parfaitement huilée. Aux manipulations politiques d’envergure, la scénariste entremêle des scènes d’actions audacieuses et efficaces, ainsi qu’une narration sans concession. Original et désabusé, le héros est un albinos tueur pas franchement sympathique, mais néanmoins très pro et finalement attachant. Ce premier volet dense et véritablement palpitant est idéalement rendu par le dessin contemporain d’Igor Kordey (L’histoire secrète), élu meilleur dessinateur à trois reprises dans son pays, la Croatie. L’habile mécanique fait qu’on dévore les 150 pages de ce premier recueil (3 tomes de comics édités au USA chez IDW) d’une seule traite. Autrement dit, pour 14,95€, Delcourt ne Smoke pas de vous…