L'histoire :
Legatus a disparu, mais lui qu'on appelait «le chien prophète» a fait vivre la philosophie qu'il tenait de son père adoptif, le rat Solo : vivre pour un monde meilleur. Les hommes quant à eux, sont profondément divisés : les gueux s'allient tant bien que mal à tous les animaux dotés de conscience et tous trouvent dans la misère et l'oppression le désir de construire une nouvelle société. Ainsi, certains gouverneurs ont ouvert les instances de décision des terres qu'ils dirigent à un collège d'animaux. Mais le gouverneur en chef, en sa qualité d'autorité suprême de la race humaine, ne l'entend pas de cette oreille. Il réunit son grand conseil dans un but unique : continuer à pouvoir jouir de tous les privilèges que l'homme a acquis depuis toujours. Trouver une solution s’impose car si les hommes sont encore, pour le moment, plus nombreux et mieux armés, ils sont désormais en échec car ils ne peuvent rien contre cette menace puissante et invisible : l'espoir. De plus, la situation se complique : à l'Est, le mur vert progresse. Son nom est dû aux troupes armées d'animaux, toujours plus nombreux, qui menacent chaque jour un peu plus les colonies. Et les troupes des hommes, entourées de singes qu'ils ont asservis, subissent des pertes de plus en plus importantes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est en 2014 que Solo débutait. Depuis, Oscar Martin peut se targuer d'avoir créé et de continuer à faire vivre une des séries animalières les plus intéressantes. Mais ne vous méprenez pas si vous ne la connaissez pas : avec ses dessins «à la Disney», elle ne s'adresse absolument pas aux plus jeunes, tant elle est dramatique et charrie la violence des affrontements auxquels se livrent les hommes (ou tout du moins une partie d'entre-eux) et les animaux dotés de conscience et désormais aussi, d'une conscience politique. Solo, c'est donc une série dramatique... et guerrière. Ce second volet du second cycle (qui se décline en trois albums) est donc dans la droite lignée de ses prédécesseurs et il ne déçoit pas. Des affrontements, des réflexions sur le «vivre ensemble» et sur l'écologie, de l'action et un beau rebondissement font l'étoffe de cet opus, une nouvelle fois servi par d'admirables dessins. Oscar Martin pousse même son art de la narration graphique, avec des pleines et doubles pages magnifiques et il utilise les décors auxquels il amène beaucoup de soins, de la première à la dernière page, de façon à nous immerger encore un peu plus dans cette guerre qui n'épargne plus aucune forme de vie sur terre. Si bien qu'une fois le bouquin ouvert, on n'en décroche pas un moment. Comme à chaque fois qu'un univers riche se déploie, il a la bonne idée d'adjoindre à la BD un cahier de fin, qui reprend les thèmes principaux de son œuvre ainsi que les forces en présence, qui agissent dans le sillon des personnages principaux. Bravo Solo !