L'histoire :
De son vivant, il s'appelait Lord Covenant. Mais quand la mort l'eut pris par la main, on l'appela aussi le Chevalier Noir. D'autres lui donnèrent un nom qu'ils osaient à peine murmurer, un nom si terrible qu'à seulement l'entendre, on en frémissait jusqu'aux os. Ce nom que nul n'osait prononcer était Hellspawn. De son vivant, Lord Covenant était un guerrier. Un homme fier, qui ne s'inclinait que devant son Dieu, dont il était le soldat. C'était un croisé, qui voulut libérer Jérusalem des incroyants. Il y trancha gorge après gorge, baignant la ville sacrée du sang des hérétiques, mais quand la lame entama sa propre chair, quand il sentit son dernier souffle et la vie s'échapper de son corps et de son âme, il crut qu'il serait bientôt dans les bras du Dieu au nom duquel il avait tué. Comme il se trompait... Il se retrouva bientôt dans les affres de la souffrance, sur le seuil de la Bête, l'enfer avait réclamé l'âme du guerrier sanguinaire et il s'apercevait trop tard de son plus grand péché : avoir abandonné sa douce alors qu'elle attendait un enfant de lui.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin des tribulations de Lord Covenant, ou comment transposer le thème central de la série régulière dans un contexte médiéval-fantastique. Après que Brian Holguin ait écrit le début des festivités, c'est Steve Niles qui lui succède pour ces épisodes #15 à #27. Le changement d'équipe artistique concerne aussi le dessinateur puisque c'est désormais Nat Jones qui fait suite à Liam Sharp. La charte graphique rejoint ainsi le standard Image de l'époque et si le résultat s'avère correct, on notera une ressemblance particulière avec le trait d'un jeune louveteau des années 2000 qui entame alors sa carrière et avant qu'il ne travaille en digital : un certain Clayton Crain. Malheureusement, si certaines doubles pages s'avèrent impressionnantes, l'ensemble peine pour autant à tenir la comparaison. Alors l'intérêt principal provient de la narration, malgré quelques longueurs. Steve Niles insuffle au récit un aspect épique et ce Hellspawn moyenâgeux poursuit sa croisade contre sa propre malédiction. Au passage, quelques références historiques, comme les invasions Vikings en terres britanniques ou le lent déclin des religions celtiques, viennent agrémenter ce récit qui laisse une large part aux combats sanglants, voire aux passages gores. Ça torture, ça empale, ça décapite et éviscère à qui mieux-mieux ! Mais une douce présence féminine permet aussi d'adoucir un peu le ton. L'Amour, seule échappatoire à la Mort, la folie des hommes et leur soif de pouvoir, le Mal incarné... tous les éléments qui ont fait le succès de Spawn se retrouvent donc dans ce spin-off sanglant, dont on attendait une édition en album depuis 2002 ! C'est donc chose faite et par l'Enfer, bien faite !