L'histoire :
Jim Downing est certainement le citoyen américain le plus connu. Sorti d'un coma de plusieurs années qui l'a rendu amnésique, il s'est découvert des pouvoirs de guérison extraordinaires. Mais cela ne s'arrête pas là, car il peut se transformer en une créature substantiellement maléfique : un Hellspawn. Le problème, c'est qu'il contrôle bien moins bien qu'il ne pensait ce processus de mutation. Alors qu'il garde cette part d'ombre secrète, Downing truste les médias et prend l'initiative de créer une fondation à son nom, destinée à soigner les incurables. La controverse est immense, car il bénéficie des investissements du milliardaire Matthew Ramus et de sa multinationale. De leur côté, les autorités ecclésiastiques ne voient pas vraiment d'un bon œil les agissements soit-disant miraculeux de Jim Downing. D'autant plus qu'elles en savent long au sujet de la malédiction qui le frappe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le reboot de la série, avec la mort d'Al Simmons et simultanément la sortie du coma de Jim Downing, le nouveau porteur du symbiote, a permis d'introduire une narration très proche du livre illustré. Plus que jamais, les dialogues sont très nombreux et les protagonistes se sont multipliés, entre ceux qui entourent Downing et ceux qu'on connaît déjà. Après un nouveau départ en trombe, la série progresse lentement, c'est le moins qu'on puisse dire et tout repose sur la maestria du dessinateur, Szymon Kudranski. Le ton bascule aussi régulièrement du côté de l'horreur. Ce volume n'épargnera pas le lecteur : tortures, corps étripés ou sectionnés, internement abusif qui ferait passer Vol au dessus d'un nid de coucou pour un parcours de santé, fanatisme religieux, les thèmes sont certes contemporains mais Todd McFarlane n'hésite pas non plus à choquer, avec des scènes d'une extrême violence... La liste des méfaits purement sadiques est longue. Heureusement, ces 6 épisodes livrent aussi d'autres éléments, en particulier des clés de compréhension de la relation que Downing entretient avec le symbiote, ou les origines du vampire Bludd. Tout cela ronronne donc, avec des touches bien malsaines, jusqu'à la moitié de l'album. Puis vient la cerise sur le gâteau, que les fans de l'artiste canadien attendaient avec impatience : voici que Haunt débarque dans la série ! Le problème, c'est qu'on est à la limite de l'imposture : il faudra se contenter pour le moment d'un simple featuring ! Où comment frustrer son lectorat : hop, une apparition et vous serez priés de patienter... Voici donc un volume assez décevant, qui nous conforte dans notre point de vue : on se demande bien comment la série pourrait en effet attirer de nouveaux lecteurs en traînant ainsi des pieds...