L'histoire :
Daniel West est journaliste. Ce matin, sa rédac-chef déboule dans l'open space et lui demande de venir dans son bureau. Elle a essayé de lui adresser un mail mais Daniel avait déconnecté sa boîte. Elle veut lui parler d'un incident qui l'a opposé à un autre collaborateur du journal. Elle demande à Daniel s'il confirme l'avoir bousculé. Daniel n'en est pas fier, mais il exprime clairement le fait que ce type est un connard qui énerve tout le monde et il ajoute qu'il comprendrait prendre un avertissement, en s'engageant à ne plus jamais recommencer. Mais Daniel est à côté de la plaque car pour sa patronne, il ne s'agit pas d'une simple affaire de morale ou de savoir être. Il s'agit de légalité et la politique de tout patron est claire avec la violence : tolérance zéro, Daniel est viré. Le soir, son meilleur pote lui paie une murge mais la soirée vire mal parce que Daniel s'embrouille avec un videur. Le lendemain matin, c'est gueule de bois et œil au beurre noir qui s'affichent, quand quelqu'un sonne à la porte. Il s'agit d'un huissier. il délivre à Daniel une invitation émanant d'un avocat qui exerce à Stillwater. Daniel hérite d'une tante lointaine. De quoi rebondir, peut-être, maintenant qu'il n'a plus de salaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chip Zdarsky fait partie de ses scénaristes connus, pas forcément du grand public, mais qui est sûrement passé dans les radars des lecteurs. Ce journaliste canadien a le mérite de pouvoir écrire et dessiner, ce qui lui permet d'être un véritable touche-à-tout. Sex Criminals ? Mais oui, c'était lui au dessin, sur le scénario de Matt Fraction. Et mine de rien, il a déjà engrangé quatre Eisner, ce qui est loin d'être donné à tout le monde. Alors le voici qui signe le scénario de cette série avec pour acolyte Ramon Pérez, son compatriote également primé d'un Eisner. On a donc là, sur le papier, un tandem plutôt prestigieux qui sonne comme une promesse de bons moments. Verdict ? On n'est ni trahi par le palmarès de ces deux complices, ni donc déçu par ce premier tome qui installe idéalement cette série, qui pue le fantastique à plein nez. Le pitch est simple mais il cache une intrigue : Daniel, un journaliste au tempérament bien senti, est amené à se déplacer dans un bled, Stilwater, pour une affaire d'héritage. Mais arrivé sur place, les choses se compliquent car il découvre que les habitants du bled en question sont immortels. L'ennui pour lui, c'est qu'ils appliquent des règles qui mettent la sécurité de leur communauté au dessus de tout... Ces six chapitres pour environ 140 pages se lisent avec plaisir. Le rythme est soutenu, les dialogues bien écrits, les rebondissements spectaculaires et nombreux et l'intensité va grandissante. Ramon Perez contribue à ce plaisir des yeux avec un trait vif et précis, idéalement mis en couleur par Mike Spicer, qui amène toutes ses nuances pour camper une atmosphère tendue de bout en bout. Du pur divertissement comme on les aime !