L'histoire :
Suprême est le Super-Héros le plus puissant de l’Univers mais il a perdu la mémoire. Alors qu’il multiplie les aventures pour sauver la Terre, une multitude de souvenirs lui reviennent en mémoire au gré de ses rencontres et exploits : il se souvient du moment où il devient surpuissant grâce au matériau venu d’une autre planète le Suprémium ; son terrible combat (alors qu’il n’était qu’un enfant) contre son ennemi juré Darius Dax ; les ennemis terrifiants qui ont mené la vie dure aux Supermen alliés… Passé et présent s’entremêlent et Suprême doit faire face à de nombreux dangers. Suprême est aussi un scénariste de comics dans la vie civile et porte le nom d’Ethan. Il travaille pour Dazzle Comics et tombe amoureux d’une belle scénariste, Diana Dane. Alors qu’elle écrit les aventures d’Omniman, elle est fascinée par le grand… Suprême !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Incroyable projet que celui d’Alan Moore : dans un tome fleuve, le scénariste britannique s’attaque à un monument des comics : Superman, tout en faisant référence à une somme incalculable de comics. Pour cela, il reprend le personnage de Rob Liefeld et Brian Murray : Suprême. Le personnage va devenir le stéréotype des super-héros avec ses pouvoirs démesurés, son côté archi lisse et son humour naïf. Il a d’ailleurs beaucoup d’éléments ridicules qui l’accompagnent : tout ce qu’il touche devient suprême et il a comme fidèle compagnon un chien costumé : le chien Suprême ! Alan Moore tente de faire une immense parodie du genre « super-héros » en creusant le personnage principal : ses aventures et rencontres sont loufoques voire parfois ridicules, les super-vilains sont des monstres caricaturaux et les mésaventures de Suprême sont parfois grotesques. Pastichant les comics des années 50, Alan Moore revient sur le passé du personnage : le dessin se fait alors plus ancien et rappelle furieusement les planches de Kirby. Dans cet incessant va-et-vient entre présent et passé, Alan Moore s’amuse à faire des multiples références à la production comics des années 30 jusqu’à aujourd’hui. A travers des couvertures à la mode d’antan et des péripéties simples et manichéennes, cette œuvre est une incroyable mine d’érudition pour tous les passionnés de comics, où le lecteur pourra s’amuser à voir toute l’évolution de l’industrie bd américaine en un volume : dans un des nombreux retours au passé de Suprême, on pourra même reconnaître le style graphique de Creepshow. Cependant, Alan Moore ne s’arrête pas là : non content d’offrir une sorte de bible historique du comics sous forme de pastiche, il continue son histoire. Mêlant habilement parodie et aventure, il relève un défi unique en son genre : rendre son récit passionnant tout en se moquant des ficelles de son histoire, propres au genre ! Et dans la matière, Alan Moore n’a pas son pareil pour tenir son lecteur en haleine en multipliant les rebondissements et les personnages. Incroyable faiseur d’histoires, Alan Moore invente des intrigues hors du commun tout en les rendant passionnantes .Difficile donc de résumer cet O.V.N.I. tant l’œuvre est foisonnante et hors norme : à réserver pour les amateurs de comics toutefois… A noter qu’Alan Moore s’est entouré de nombreux dessinateurs, dont Alex Ross pour les couvertures des chapitres : même le graphisme se fait pastiche et peut parfois dérouter tant l’ensemble est bigarré… c’est le prix à payer pour un projet aussi… suprême !