L'histoire :
A Lonely Street, le prêtre zombi souhaite se créer une véritable armée composée de monstres et de morts vivants. Pourtant, malgré ses efforts diaboliques, son gang ne dépasse pas celui de Labrazio et cela est dû à son bras droit : le Goon. Cet homme à la carrure impressionnante dérouille les ennemis de son clan, avec l’aide de son assistant et ami, Franky. Un jour parmi tant d’autres, une bagarre démarre dans la taverne préférée du Goon, celui-ci s’interpose et réduit rapidement ses adversaires au silence. Un policier arrive et interpelle le bras droit de Labrazio. En sortant, Franky tabasse l’homme de loi avant que les deux compères se fassent assommer par une ombre aux proportions fort étranges. A son réveil, le Goon se découvre enchaîné et suspendu avec, en face de lui, Joey la boule, un homme de petite taille pourvu d’un bras surdimensionné dû au fait qu’il porte constamment une boule de bowling. Après un tabassage en règle, les hommes de Joey jettent leur prisonnier dans une ruelle peuplée de rats géants, avec pour seule arme un pistolet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
The Goon est signé Eric Powell, un artiste autodidacte ayant participé à Hulk ou à Hellboy : histoires bizarres. Ce comics est un mélange entre un humour des plus noirs et une violence excentrique. En effet, les personnages sont déjantés et leurs réactions complètement loufoques, les monstres ne sont pas effrayant pour un sous et prêtent plutôt à rire (le primate géant). Pour autant, l’univers est glauque et extrêmement violent, mais le comique de certaines scènes ne rend que plus absurde ces situations. Trop de violence tue la violence, dit on. Le style de Powell, seul maître à bord, est maîtrisé et rend à de nombreuses reprises hommages aux titres des années 50, et en terme d’ambiance pourrait faire penser aux Contes de la crypte ou à Hellboy (de Mike Mignola, chez Delcourt). Ses couleurs sont particulièrement flashy et en général le vert a une place omniprésente. Cette première histoire proposée par Powell est intéressante et se révèle, au fil des pages, beaucoup plus intelligente que sa violence pourrait laisser croire. Le prix Eisner a d’ailleurs été décerné à cet auteur qui, depuis la parution de The Goon a gagné ses galons au sein des comics américains.