L'histoire :
Depuis quelques temps, Tony Chu a intégré la RAS (Répression des Aliments et Stupéfiants). Or dès son arrivée, il a été pris en grippe par Mike Applebee, son chef. Heureusement, l'arrivée de John Colby, son coéquipier, est venu tempérer cette situation. Plus tard, les deux agents se rendent sur le lieu d'un nouveau crime, dont la victime se trouve être le fils d'un sénateur. Le cadavre contient dans sa bouche une sorte de rongeur dont l'espèce est devenue très rare et surtout particulièrement protégée. Tony utilise ses capacités de cibopathe, lui permettant à chaque fois qu'il mange quelque chose d'en connaître l'origine et les détails. Cela les amène au journal d'Amelia Mintz. Cette dernière leur avoue que le cadavre était auparavant un de ses indics. Elle leur montre aussi un courrier qu'elle a reçu de la victime, dans lequel se trouve des places pour un dîner très privé. Afin d'avancer dans l'enquête, Tony sollicite Amelia, qu'il trouve fort charmante, pour qu'elle l'accompagne à ce repas de gala où les surprises seront nombreuses...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La suite des aventures du détective cannibale débarque enfin avec un troisième album qui comble toutes les attentes. L'univers déjanté créé par John Layman est une fois encore bien cuisiné et rencontre d'année en année un succès grandissant. La preuve en est la distinction reçue par le titre de l'Eisner Award de la meilleure série, lors de deux éditions consécutives. Dans Croque-mort, l'auteur envoie Tony Chu enquêter sur une affaire, qui lui permettra de croiser Amelia Mintz. Rien que par ses écrits, cette journaliste est capable de faire ressentir les diverses nuances de goût au héros. Leur collaboration, le temps d'une enquête, les rapproche énormément... au point que cela provoque quelques remouds gênants pour la RAS ! Le récit est habile, le scénariste John Layman s'amuse à dynamiter sa narration en jouant avec la pagination (il montre par exemple la 18ème page pour débuter l'album, en avant-goût pour la suite...). Bien sûr, les éléments qui ont fait l'originalité de Tony Chu sont toujours présents : l'humour et les différents personnages sont toujours aussi barrés. Rob Guillory confirme les qualités de son trait cartoonesque, précis, détaillé et dynamique. Dégustez donc ce troisième plat, véritable bol de fraîcheur dans le paysage du 9ème art, avant que n'arrive le suivant !