L'histoire :
Jarrett est un jeune adulte américain qui a hâte d’avoir son permis, alors il apprend à conduire avec son grand-père. Il ne souhaite plus dépendre des autres. Son grand-père ne voit pas bien la nuit à cause des phares donc il ne peut jamais l’emmener nulle part. Sa grand-mère ne conduit que quand elle n’a pas le choix, comme pour aller chez le médecin. Sinon, elle prend seulement la voiture pour aller faire les courses au bout de la rue. Avant, ses deux tantes Lynn et Holly le conduisaient quand elles le pouvaient, mais maintenant elles doivent s’occuper de leur famille. Et la mère de Jarrett ? Ca fait longtemps qu’il a arrêté de compter sur elle. S’il a un souci, il peut toujours la solliciter, mais il a horreur de ça. Il n’aime pas lui demander quoi que ce soit. Et son père ? Peut-être le rencontrera-t-il un jour, avant qu’il ne soit trop tard…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la vie, certaines personnes ont des départs plus difficiles que d’autres. Jarrett n’a pas été élevé par ses parents : il ne connait pas son père et sa mère souffre de toxicomanie. Cette dernière alterne les séjours en cure de désintoxication et la prison. Dans son malheur, cet adolescent a eu la chance d’avoir été élevé chez ses grands-parents maternels, Shirley et Joe. Bien qu’ils aient des personnalités bien trempées et, eux aussi, quelques failles, ils vont lui offrir un cadre de vie qui lui permettra de grandir plutôt sereinement. Dans cette autobiographie, Jarrett J.Krosoczka ne verse pas dans le misérabilisme et ne s’apitoie pas sur son sort. Malgré ce contexte particulier, les secrets de famille, les non-dits, il décrit une enfance quasiment « normale » en ayant trouvé un équilibre différent des autres gamins de son âge. Si la conclusion de l’album est globalement positive et plutôt optimiste en démontrant que l’on peut échapper à sa destinée, il pêche malheureusement par un certain manque de profondeur. En effet, ce type d’histoire intimiste trouve son intérêt dans l’introspection, l’élaboration faite par l’auteur et sa capacité à susciter chez le lecteur diverses émotions. On peut avoir le sentiment que Jarrett ne se livre que superficiellement sur son vécu et qu’il se contente de décrire un quotidien au final assez banal. La postface est davantage émouvante car plusieurs des protagonistes ont disparus et Jarrett leur rend un hommage émouvant. Pour illustrer les 300 pages de ce roman graphique, l’auteur a fait le choix d’un dessin rapide au lavis noirs et bruns qui n’égaie pas le récit.