L'histoire :
Clémentine a décidé de quitter sa communauté. La coalition qui a été opérée entre son groupe et deux autres ne l'a pas convaincue et elle a préféré partir vers le Nord. Une décision qui ressemble à une fuite. Elle dit ne plus supporter les autres, mais en réalité, elle ne supporte plus l'idée de les perdre. A à peine 17 ans, elle a développé de nombreuses qualités, en particulier pour tuer les zombies mais le pari qu'elle fait est fort risqué, puisqu'elle est amputée d'un pied et que les prothèses qu'on lui a fabriquées la blessent malgré tout. Et pour elle, l'histoire ressemble à un éternel recommencement. Au bout d'un long périple, elle intègre une nouvelle communauté mais les tensions sont grandes, jusqu'au jour où une attaque de zombies la force à nouveau à partir. En errance avec ses deux amies, Ricca et Olivia, elles échappent de peu à la mort avant d'être recueillies sur une île. Les filles pensent qu'elles peuvent s'y installer mais elles ne tardent pas à découvrir que même là, nul n'est à l'abri des rôdeurs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On avait bien aimé le 1er volume de ce spin-off qui est une adaptation du scénario du jeu vidéo et on n'est pas déçu de la suite que Tillie Walden donne à ce récit prévu en 3 numéros. A bien y réfléchir, ce genre de pari est vraiment casse-gueule : d'abord, toucher à Walking Dead c'est juste se frotter à un monstre sacré des comics. Ensuite, se débrouiller pour amener du fond à un scénario de jeu vidéo, ce n'est pas non plus donné à tout le monde. Mais l'autrice n'est pas non plus n'importe qui et c'est bien pour cela que Robert Kirkman l'a choisie. Âgée de moins de 30 ans, elle a déjà deux Eisner Awards à son palmarès. Et ce n'est pas non plus un hasard si cette série est également nominée... Donc, pour rappel, Clémentine, c'est une jeune femme à qui il manque un pied et qui a tout perdu durant l'apocalypse zombie. On l'avait laissée à la fin du premier tome après qu'elle et une paire d'amis aient pu rejoindre une île. Si les enjeux sont les mêmes que dans la série mère, il s'agit à chaque fois de s'intégrer à une nouvelle communauté et de faire en sorte de survivre, ces 260 pages nous offrant un huis clos assez réussi. Bien entendu, vous vous doutez bien que ça ne pue pas le bonheur et que ça ne se finit pas très bien. L'atmosphère est donc souvent lourde et tendue, mais elle est contrebalancée par une romance qui naît entre Clémentine et Ricca. On retiendra en particulier une scène qui se déroule en plein brouillard et qui donne le thrill, alors qu'on s'amuse de la référence explicite avec L'ile du Docteur Moreau. Ici, c'est une femme, Morro, qu'on appelle le Docteur parce qu'elle se livre, non pas à la vivisection, mais à des analyses constantes des cadavres de zombies. Côté graphismes, le noir et blanc et les trames de gris de Cliff Rathburn rappellent son boulot sur la série-mère, alors que les dessins de Tillie Walden, à l'image de la couverture, sont assez naïfs et contrebalancent avec l'ambiance angoissante de l'univers Walking Dead. Clementine/ assoit donc son statut de bonne surprise avec ce deuxième opus, même si l'effet de surprise ne joue plus et qu'on embrasse un cycle qui se répète : survivre, devoir fuir et rejoindre une communauté. Espérons que la fin à venir soit également réussie.