L'histoire :
La communauté d’Alexandria a subi un terrible choc après une violente invasion de rôdeurs. Beaucoup ont perdu la vie, dont le chef du groupe, Douglas Monroe. Rick est sous tension puisque Carl, son fils, a pris une balle perdue et se trouve dans le coma. Cependant, ce terrible évènement lui a ouvert les yeux sur la marche à suivre pour tenter de survivre dans cet univers hostile : il ne doit plus penser à lui et à sa famille mais souder le groupe car on s’en sort plus facilement avec l’aide des autres. Les survivants s’organisent donc alors que l’hiver approche. Le but est de protéger plus efficacement les lieux contre les zombies. La vie retrouve son rythme au milieu de l’horreur et du danger et beaucoup pleurent leurs morts : Rick est au chevet de son fils, Michonne pense à Morgan… De nouvelles relations se tissent ou se défont : certains renaissent en trouvant l’espoir dans les bras d’un autre tandis que d’autres sont déçus et trahis. Ainsi, Rosita quitte Abraham qui l’a trompée pour Holly tandis qu’Andrea se sépare de Spencer dont elle n’a pas aimé l’attitude pendant l’invasion des morts vivants… Après l’hécatombe provoquée par les non morts, certains murmurent contre l’autorité de Rick et parlent de révolte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que la série télévisée « crève » l’écran, Walking Dead continue son long parcours dans le neuvième art et frappe fort à chaque tome publié. L’art de Robert Kirkman (le scénariste) est d’alterner savamment le chaud et le froid, le calme et le tragique, le gore et l’amour, la beauté des relations humaines et l’extrême violence, le deuil et l’espoir… Après un déchaînement de la violence dans le tome précédent (Piégés), Kirkman ralentit le récit pour mieux laisser souffler son lecteur et ses personnages (de la même manière que le tome 9 Ceux qui restent marque une pause après l’apocalyptique tome 8 Une vie de souffrance). Après la tempête, le calme dans le but d’analyser les effets de l’invasion sur les survivants. Rick prend (encore et toujours) une nouvelle dimension à cause de l’inquiétude qu’il a pour son fils : le personnage central de la série change à nouveau ; il semble paradoxalement plus apaisé et décide de se rapprocher de ceux qui l’entourent. Le rythme est lent et méditatif, au gré des humeurs et des souffrances des gens… De nouvelles relations se créent et le lecteur suit avec voyeurisme ces nouveaux couples (parfois improbables) qui naissent ou qui se séparent. Le lecteur est constamment en attente d’un évènement nouveau ou d’un nouveau baiser, sentiment étrange et grisant de regarder un sitcom qui n’a jamais de fin. Vous ne serez donc pas déçu des nouvelles révélations offertes dans ce tome. Cependant, si le calme et la paix semblent être revenus, la tension est toujours présente car le lecteur est aussi toujours dans l’attente angoissée d’un évènement sombre ou terrifiant… comme si le beau et l’amour devait toujours s’accompagner d’une attaque féroce de zombies ou d’une rivalité entre les vivants. Là encore, Kirkman joue avec nos nerfs et vous ne serez pas déçu par les rebondissements. Le dessin est toujours aussi saisissant : la noirceur du trait et des couleurs contraste avec la douceur des aplats gris, rendant fluide la lecture. Certaines planches sont proprement magnifiques : prenant toute la page, en totale osmose avec le texte contemplatif et profond du scénariste. Même si la série est à rallonge, les effets en sont toujours aussi diablement efficaces. A dévorer sans modération !