L'histoire :
Noël approche : alors que son collègue et ami Ratzy p art pour visiter ses beaux parents dans le Wessex, l’inspecteur Lebrock enquête sur la disparition deBunty, fille de sa propriétaire. La piste qu’il suit l’amène sur les traces d’une secte : l’église de théologie évolutionniste, dirigée par un gourou d’un type particulier : une licorne blanche. Celle-ci, se faisant appeler Apollon, accompagnée d’un étrange docteur alcoolique, n’hésite pas à faire se suicider en masse ses fidèles, afin de leur assurer, après s’être débarrassés de leur enveloppe corporelle, un voyage astral vers un lieu de joie infinie. Pour infiltrer néanmoins ce groupe fanatique, il va falloir s’adjoindre les services d’un autre cheval blanc, trempant dans le trafic de narcotiques. L’inspecteur sera accompagné malgré lui, au moins au départ, par Chance Lucas, un détective américain de l’agence Pinkerton. La belle Billie, sa très chère compagne, va aussi servir d’appât.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A chaque fois la même sensation : « quel étrange dessin informatique, quelle étrange police de caractère » se dit-on. Et puis on entre dans l’histoire, et la magie opère. Bryan Talbot possède ce don très particulier de nous entraîner dans un univers à la touche unique. Dans ce tome totalement inédit en France, il aborde le fléau des sectes et des religions de manière plus générale, et plus particulièrement l'embrigadement de personnes fragiles, prises en charge à l'aide de méthodes souvent criminelles, et pour des dénouements parfois dramatiques. Le culte d'un gourou aux pouvoirs soit-disant divins permettant toute latitude aux tireurs de cordes, parfois eux-mêmes manipulés. L'inspecteur Le Brock fait aussi - et c'est une nouveauté - équipe avec un « pâte à pain » (un humain), sorte de cowboy détective à la mèche très Lucky Luke, reléguant quelque peu au second plan son comparse souris habituel. La pègre est aussi étonnamment conviée pour contrer ce mal bien organisé. Drôle de morale, dont ne s'encombre pas notre détective blaireau, toujours prêt à sauter (avec humour noir) dans l’aventure, comme d’autres héros en quête de sensations fortes. En parlant de sensation, ce dernier va en ressentir une exceptionnelle, qui sera la surprise de cette fin de volume, mais que l’on gardera cachée. Avec un album riche de 101 pages menées tambour battant, Bryan Talbot ne se moque pas des lecteurs et livre encore un épisode fichtrement bien écrit de sa série anthropomorphe, la plaçant de fait et désormais pour toujours, dans la liste des immanquables du genre.
