L'histoire :
À la porte ouest de Mega-City One, un camion de livraison atteint la barrière contrôlée par les Judges. Les deux hommes à bord ne correspondent pas aux livreurs habituels. Ils prétendent être des remplaçants de dernière minute. Après un rapide contrôle, ils sont autorisés à passer. Peu après, les Judge sont avertis de la découverte de deux corps près d'un diner en terre maudite. L'alerte est immédiatement lancée. Les deux fuyards ont trouvé refuge dans un hôtel. Tous les deux sont des mutants et l'un d'eux a même sur sa poitrine un autre visage qui se révèle être la véritable tête pensante du groupe. Ils dissimulent un colis le temps de leur présence dans un couloir de ventilation. Le souci est qu'en revenant d'une virée au restaurant, la boîte a disparu. Alors qu'ils menacent le propriétaire de l’hôtel, un Judge débarque. Des échanges de coups de feu ont lieu. Un des types s'enfuit. Le véritable voleur est en réalité le veilleur de nuit. En ouvrant le colis, il découvre une demande de rançon au montant énorme avec en plus des indications déstabilisantes. Il n'a pas le temps d'avertir les Judges, qu'il est retrouvé mort dans des poubelles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est en 1977 dans le second numéro de la revue britannique de science-fiction pour adultes 2000A.D. que Judge Dredd est apparu pour la première fois. À l'époque, c'est le scénariste John Wagner et le dessinateur Carlos Ezquerra qui mirent au point l'univers et le design du flic le plus coriace de Mega-City One. La popularité du héros dépasse très vite le cadre du magazine puisque des adaptations cinématographiques sont produites (dont une assez risible aujourd'hui avec Sylvester Stallone) et des crossovers détonants fleurissent avec Batman ou Predator. Après plusieurs tentatives inachevées en France, la série va enfin connaître une édition à sa hauteur par le biais des éditions Délirium. Pour commencer, nous avons droit à une saga totalement inédite nommée Origines, datant de 2006. Celle-ci a pour particularité d'être l'œuvre des deux créateurs de la série et de présenter des éléments totalement inédits de l'univers de Judge Dredd comme l'apparition du premier d'entre eux ou une virée assez longue en terres maudites. L'histoire de John Wagner est enthousiasmante. Capable de combler les fans par le nombre de révélations et extrêmement abordable pour les néophytes, le récit nous plonge dans ce futur effrayant et impitoyable. Charismatique comme jamais, les difficultés et les épreuves se multiplient pour Joe Dredd qui doit empêcher qu'une vérité explosive ne sorte sous peine de voir tout le système judiciaire tomber. Avec ses faux-airs de polar, cette histoire de science-fiction met vraiment à l'honneur l'une des plus grandes franchises de la bande dessinée britannique. Si l'introduction de l'album est illustrée par Kevin Walker, nous retrouvons avec un plaisir assez jouissif l'extraordinaire Carlos Ezquerra aux crayons. Le dessinateur nous a ravi des années durant et montre ici qu'il a conservé tout son talent pour dépeindre cet enfer post-nucléaire et cette galerie de personnages tous plus horribles les uns que les autres. Alors que la série approche de ses 40 ans de parution, celle-ci fait un retour tonitruant dans les librairies françaises avec un album hautement recommandé.