L'histoire :
Près d'un pont, une voiture s'arrête. Le professeur Clark Elwood en descend. Celui-ci est en route pour le village de Lame Dog, un endroit où la femme dont il est tombé éperdument amoureux pourrait se trouver. L'homme a cru apercevoir de l'autre côté la silhouette de sa bien-aimée mais en réalité, c'est un homme qui s'approche de lui. Il prétend être le frère de Kito et pouvoir le guider. Clark le prend à bord de son véhicule et ensemble font un bout de chemin. Après une halte à la station-essence, le passager reproche à Clark de mal considérer l'homme qui les a servi à cause de ses origines et va même jusq'uà l'expulser de sa voiture au milieu de nulle part. Alors qu'il ramasse ses affaires et avance vers le nord, Clark est poursuivi par une énorme panthère noire. Alors que l'animal se jette sur lui, des chasseurs touchent la bête qui s'enfuie. Malheureusement, le professeur ne parvient pas à rejoindre ses sauveurs et finit par s'évanouir. Il se réveille dans une maison, près d'un feu avec le prétendu frère de Kito. Ce dernier lui demande d'arrêter sa quête et de rebrousser chemin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous êtes fan de Richard Corben, il ne fait aucun doute que vous avez déjà bâti une stèle à la gloire de Délirium. Depuis ses débuts, l'éditeur publie régulièrement des ouvrages du créateur de Den. Après Esprits des morts et Ragemoor, nous pouvons découvrir la cuvée 2015 de l'artiste : Rat God. Richard Corben est à l'écriture, aux dessins et même à la colorisation (où il est secondé par son épouse). Dans cet album, il a façonné un récit évoquant les ambiances d'un H.P. Lovecraft, des atmosphères teintées de folie et de personnages troubles. Richard Corben s'amuse en plus à y intégrer des allusions aux légendes amérindiennes. Comme le montre la fabuleuse couverture, attendez-vous à des rituels païens et à des créatures aussi étranges qu'effrayantes. Si les ingrédients sont là pour établir un nouveau chef d'œuvre, la narration se révèle malheureusement moins percutante, patinant presque par moment. Ainsi, les premières pages n'ont guère d'importance pour la suite du récit et certains rebondissements paraissent un brin trop capillotractés. Parfois, on retrouve des coups de génie mais on ressort un peu déçu par la manière dont l'histoire nous a été racontée. Cela est d'autant plus dommage que les dessins de Richard Corben restent toujours exceptionnels. Ce trait caricatural est d'une originalité incroyable et ce, près de 50 ans après sa première apparition. Rat God est imparfait, un peu bancal par moment, génial à d'autres. Nous noterons également l'excellente édition contenant des étapes préparatoires de l'auteur ainsi qu'une introduction inédite de Derf Backderf.