L'histoire :
Une jeune femme recherche son père disparu au beau milieu de la jungle. Attaquée par une panthère noire, la belle aurait pu craindre pour sa vie mais une puissante silhouette humaine se jette sur le félin. Après un combat violent, l'homme ressort vainqueur et entonne un cri de victoire avant de s'évanouir dans la végétation. Stupéfaite, la jeune femme écoute l'histoire de l'homme-singe par les soudards qui l'accompagnent. Selon son guide, Lord Greystoke et sa femme Lady Alice quittèrent l'Angleterre pour l'Afrique, chargés d'une mission délicate par la Reine. Malheureusement, une mutinerie ayant eu lieue à bord de leur navire, le couple est abandonné sur une côte hostile. Dès lors, ils s'organisent pour assurer leur survie, fabriquant une cabane sommaire dans laquelle va naître leur fils. Le bonheur ne durera pas. Un an plus tard, Lady Greystoke s'éteint, laissant son mari fou de chagrin. Cependant, un autre drame se joue dans la jungle. Kerchak, le Roi des singes, est en rage. Tellement qu'il va occasionner la mort du petit de Kala, une guenon de sa tribu. Sans prêter plus attention à la mort du jeune singe, le despote simien conduit sa tribu jusqu'à la cabane du Lord et le tue. C'est dans ses circonstances que la douce Kala va s'emparer de l'enfant humain et l'élever comme s'il était son propre petit.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Personnage créé en 1912 par Edgar Rice Burroughs dans son roman éponyme, Tarzan a marqué des générations entières de lecteurs et pas que, puisque les adaptations cinématographiques ou en bande dessiné ont eux aussi eu leur importance. Si l’œuvre fleure bon le charme un peu désuet des récits du début du 20e siècle, le héros y est présenté sans faille ou presque et respire la puissance, exsude de courage et suinte de noblesse ! Cette version comics publiée au cours des années 1972 et 1973 et réalisée par Joe Kubert canalise toute la force de la création originale du romancier. On y retrouve par ailleurs certains parallèles avec le Conan version comics écrit par Roy Thomas, dans le sens où « le sauvage » et son éthique animale sont très souvent bien plus honnête et positif que l'homme soit disant civilisé. Tarzan se montre aussi tout à fait implacable quand il s'agit de se défendre contre hommes et bêtes et, comme il est de coutume dans la jungle, n'hésite à tuer ce qu'il estime être une menace pour lui ou les siens. Il est l'esprit de la jungle, l'humanité transcendé par la nature elle-même. L'adaptation des textes d'Edgar Rice Burroughs par Joe Kubert est parfaite. Ce dernier conserve l'ambiance très victorienne et coloniale de l'auteur et parvient à y insérer des messages de tolérance et d'acceptation de façon originale, puisque passant par le prisme de la « bestialité ». Ajoutons à cela que Kubert a une maîtrise saisissante de l'anatomie qu'elle soit humaine ou animale, et que son trait est d'un tel dynamisme que lors des affrontements entre les différents protagonistes, on peut sentir la puissance de chacun. C'est un délice, même si les arrières-plans ne sont pas énormément fournis, chose récurrente à l'époque de sa parution. Il est à noter que les éditions Delirium offrent encore un écrin somptueux pour une œuvre que ne l'est pas moins. Si dans les rayons de votre comic shop vous entendez quelqu’un pousser un hurlement bestial de grand singe blanc, il ne s’agit pas d’un client qui s’est coincé les parties génitales dans un omnibus de 3 kilos, mais que l’amateur en question vient d’ouvrir cette première intégrale du Tarzan de Joe Kubert ! Ohiyohiyo...