L'histoire :
Thaddeus Tenterhook est un assistant de laboratoire au physique ingrat et victime des moqueries des étudiants quand, après un accident, il acquiert des super-pouvoirs basés sur la manipulation de la lumière (enfin, plus ou moins) et voit son aspect physique complétement modifié. Il devient alors Photonik, l'homme-lumière, qui combattra aux côtés de prof Ziegel, un vieil inventeur excentrique doté de pouvoirs mentaux tels que télékinésie et télépathie, et de Tom-Pouce, jeune aventurier acrobate espiègle. Les aventures de Photonik débutent alors qu'un incroyable bâtiment venu de l'espace s'installe au cœur de New York et qu'un super-vilain du nom de Minotaure prend le contrôle de l'esprit des êtres humains pour les asservir. Seuls Photonik et ses amis échappent à son contrôle et leur contre-attaque s'organise.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le French Comics est décidément à l'honneur ce second semestre alors que le Garde Républicain rafraichit le genre et poursuit ses aventures de plus belle et qu'un autre super héros gaulois, Mikros, se voit lui aussi honoré d'une réédition en intégrale. Les destins de Photonik et de Mikros sont intimement liés puisque leurs concepteurs, Ciro Tota et Jean-Yves Mitton, respectivement, travaillèrent de concert dans les pages de Mustang puis, plus tard dans les revues Spider-Man et Titans. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que les deux super-héros renaissent aujourd'hui de leurs cendres sous la plume de Mitton pour une nouvelle aventure commune. Tota cède plusieurs fois la place à Mitton aux commandes de la série (Tota n'ayant ni l'expérience ni la puissance de travail de Mitton - il le déclare ouvertement et à maintes reprises au long de cette intégrale) et le résultat est souvent perceptible tant au niveau graphique que scénaristique. Le dessin de Tota est clair, juvénile alors que les scènes illustrées par Mitton sont beaucoup plus sombres et ses scénarios nettement plus fantaisiste. Tota s'en amuse d'ailleurs, comparant ce jeu de chaises musicales aux commandes du titre à un exercice de cadavres exquis. Mais si Tota semble penser que Mitton ancre ses histoires dans un décor plus américain que lui, on peut penser que, justement, le dépaysement de Tota est, lui, plus subtil et moins caricatural que celui offert par Mitton qui a tendance à avoir la main un peu lourde sur les stéréotypes (chose qu'il fait allégrement sur Mikros). Les introductions de Tota avant chaque épisode sont un des atouts majeurs de cette intégrale et sont les confidences d'un artisan profondément attaché à son art et à ses personnages. On peut quand même être surpris de découvrir l'ambiance et la méthodologie "à l'arrache" qui semblait régner, à l'époque, au sein des éditions Lug. Les nombreux ajouts à la fin de cette intégrale (des illustrations de Photonik par d'autres artistes tels que Paul Renaud ou Adrien Floch, un vrai faux courrier des lecteurs, une mini-aventure de Photonik, une lettre d'amour à Photonik de la part de Luc Brunschwig, etc.) viennent parachever ce premier tome. Un premier volet très volumineux (plus de 600 pages !) et joliment exécuté, donc, et qui appelle une seconde et dernière intégrale très attendue désormais.