L'histoire :
Sous la menace du colt de Luba Luft, Rick Deckard tente de prouver son identité. Mais la cantatrice refuse de l'écouter et, semble-t-il inquiète, appelle la police. Un officier, bâti comme une armoire à glace, se présente peu de temps après dans la loge. Il dit connaître tous les chasseurs de prime du secteur, mais pas Rick. Le visiophone fonctionne mal et Deckard ne parvient pas à mettre en contact l'officier et son supérieur. Le corps du défunt Polokov, récemment réformé, encore dans le coffre de sa voiture, ne plaide guère non plus pour lui. Dans le doute, le chasseur est donc arrêté et conduit au commissariat. Néanmoins pas celui qu'il fréquente, un autre en ville dont il ignorait jusqu'à l'existence. L'affaire semble mal embarquée. Et s'il était pris au piège, victime ou coupable ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça y est, nous y sommes ! La première planche de ce troisième opus rappelle enfin l'ambiance « futuro-retro » qui séduisit tant dans la célèbre adaptation cinématographique. Certes, on l'a dit, le Blade runner de Ridley Scott a pris ses aises avec le roman original de Philip K. Dick – ici très fidèlement suivi. Mais tout de même, la référence a marqué et les (bons) repères font toujours du bien... De repères, d'ailleurs, Tony Parker en a donné suffisamment sur les deux tomes de mise en place précédents. L'intrigue peut donc enfin entrer dans le vif du sujet et l'action prendre le relais d'un cadre passé au second plan. Nous avions laissé notre chasseur de prime en mauvaise posture... et cette dernière ne s'est pas améliorée. S'amusant à brouiller les pistes, Philip K. Dick continue aussi de creuser la question : les androïdes ont-ils – auront-ils – une âme ? Aujourd'hui, la frontière peu évidente entre l'homme et sa réplique artificielle est un classique du genre ; à l'époque, c'était iconoclaste. Mais pourtant déjà pertinent. Quant à Tony Parker, à l'instar des personnages, il semble de plus en plus à l'aise. La lourdeur du récit s'est envolée. Et si le graphisme souvent trop austère doit encore progresser, le lecteur attend la suite, une salive naissante aux lèvres. Une suite programmée en ce début d'année 2012 : tous mes vœux !