L'histoire :
Le capitaine Marsh a découvert le secret de Joshua York: ce dernier est un vampire. Mais York ne correspond pas à l'image renvoyée par la légende et il explique au capitaine Marsh que son objectif est de devenir une sorte de messie pour ses semblables, qu'il menera à une terre promise, où ils pourront vivre en paix, débarrassés du besoin de tuer des êtres humains. Marsh accepte alors d'assister York dans sa quête, mais c'est à ce moment précis que Julian, le sinistre maître du sang de la Nouvelle-Orléans, embarque à bord du Fevre Dream, bien décidé à être le seul maître et guide des vampires. La confrontation entre les deux maîtres vampires a lieu autour d'un simple repas. Mais les évènements tournent vite au désavantage du capitaine Marsh et de son équipage quand Julian prend le dessus sur York et s'empare du Fevre Dream.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les choses s'accélèrent (enfin, dira-t-on) et on entre dans d'autant plus dans le vif du sujet dans ce deuxième tome que l'ambiance passe de celle, feutrée et romanesque mise en place dans le premier tome à de l'horreur pure et dure. Le Fevre Dream tombe donc entre les mains de Julian et devient par la suite un véritable vaisseau de la mort, théâtre d'un abjecte carnage. Cette suite, au premier abord plus entraînante que le premier tome, souffre malheureusement de problèmes particuliers. Le premier problème est que l'on comprend toujours assez mal les subtilités des motivations des différents protagonistes, en particulier celles des deux maîtres vampires. On ne parlera pas de celles des autres vampires qui semblent surtout là pour souligner à chaque moment la domination du seigneur en place. Pire, pour quelle raison est-ce que Marsh continue de suivre et de protéger York, de façon plus ou moins naïve ? Le dénouement est pour le moins abrupt et laissera plus d'un lecteur sur sa faim. Sans rien dévoiler, on ne peut s'empêcher d'être déçu de la manière dont sont expédiées certaines confrontations ou les destinées de certains personnages. En somme, les enjeux sont mal définis aussi bien ceux de York que ceux de Julian, ce qui est un comble pour un récit centré sur la lutte de pouvoir entre ces deux maîtres. River Dream est finalement un récit uniquement centré sur cette brève (à l'échelle vampirique, du moins) aventure fluviale, paroxysme supposé d'une lutte centennale, et il est à peu près sûr que l'histoire a souffert de la transition du roman vers la bande dessinée. C'est d'autant plus dommage que River Dream est suffisamment bien écrit pour tenir le lecteur en haleine et on se prend à tourner les pages sans les compter afin de connaître ce dénouement hélas au goût d'inachevé. Il faut croire que la grande mode des vampires nous a, depuis la publication de l'œuvre originale, donné de nombreux et souvent meilleurs autres références. Un récit essentiellement conseillé aux fans de Martin et/ou aux aficionados des sangsues des Carpates.
