L'histoire :
Des amateurs de plongée sous-marine se sont inscrits pour un parcours les conduisant dans les plus beaux et étonnants endroits. L'un des lieux les plus attendus est la visite de l'atoll de Bikini où, en 1946, des essais nucléaires furent lancés par l'armée américaine. Les aventuriers des profondeurs approchent d'une zone appelée le Shark Pass, un lieu où ils exploreront les fonds au milieu de requins. Et leur guide ne leur ment pas lorsqu'ils arrivent sur place puisqu'ils en aperçoivent une quantité énorme, une plongeuse remarque même un spécimen plus gros et à l'apparence quelque peu effrayante. Peu après, ils débarquent enfin à l'atoll de Bikini. L'île est inhabitée et les ruines nombreuses. Après s'être installés, ils effectuent diverses activités entre exploration des lieux et plongées. Ils tombent notamment sur un ancien bunker. Alors que la nuit tombe, une des aventurières disparaît...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après nous avoir fait frissonner avec Sanctuaire et Sarah, Christophe Bec ressort au sein de la collection Flesh & Bones un second album intitulé Bikini Atoll, après le réussi Sunlight. C’est donc dans un format comics et avec une pagination uniquement en noir et blanc qu’il nous emmène visiter cette fois-ci l’atoll de Bikini, un lieu connu pour avoir subi en 1946 des essais nucléaires. En se basant sur des faits historiques, le récit suit un groupe de personnages venant faire de la plongée sous-marine dans les environs afin d’y vivre une expérience inédite. L’une des premières qualités de cet album est sans nul doute le casting de protagonistes, nous avons un couple aux relations tendues, un autre fusionnel, une mère de famille qui accompagne son fils handicapé mental, deux accompagnateurs dont un ancien barbouze. Les liens entre eux sont bien définis, les rendant progressivement attachants. L’autre point fort de Bikini Atoll est évidemment de proposer une histoire sombrant dans l’horreur au sein d’un décorum à l’apparence paradisiaque. Christophe Bec, en bon habitué du genre, met en place les rebondissements aux bons moments, permettant à la tension de se faire de plus en plus présente à mesure que l’on avance dans la lecture. Les amateurs du genre seront en terrain conquis avec une atmosphère qui devient des plus nerveuses dans le dernier tiers de l’album et qui évoque certains classiques comme La colline a des yeux. Bernard Khattou illustre Bikini Atoll avec un talent certain et une grande régularité. Le design d’un élément précis évoque même un certain Richard Corben. La radioactivité et un cadre sublime permettent à Bikini Atoll de figurer comme un très bon récit de genre, de ceux à l’efficacité certaine et surtout qui vous laisseront dans le crâne une mélodie bien connue une fois l’ouvrage refermée : I’m waking up to ash and dust,I wipe my brow and sweat my rust, I’m beathing in the chemicals…