L'histoire :
En 1904, dans la maison de Wood Lane, du côté de Buckinghamshire, Paul Nash fit son premier rêve, tout du moins c'est celui dont il se remémore comme l'étant. Il se voit dans une tranchée, courant pour éviter la mort. Dans sa course, il croise un chien noir qui le fixe du regard. Soudain, l'animal fuit. Paul le suit et sort soudainement de la tranchée, la lumière du soleil lui brûlant les yeux. Les effets de la luminosité se dissipant, il aperçoit tout près une femme assise sur un banc, lisant tranquillement un livre. Le chien s'approche d'elle et lui lèche la main. La tristesse qui émane de la femme est frappante. Au réveil, Paul réalise une esquisse de son rêve, rapide... Dans ses rêves, le peintre ne tombe pas toujours, il vole à travers une forêt. Il croise aussi parfois une femme habitant au coin de la rue, Margaret. Le chien noir apparaît et gratte étrangement la terre. Paul parle souvent de ses rêves à ses amis, Gordon Craig en tête. Celui-ci pense que l'animal n'est autre qu'une version de lui-même...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amoureux de l'œuvre atypique de Dave McKean attendent fiévreusement chaque album de leur artiste fétiche. En gestation depuis plusieurs années et accompagnant un spectacle visuel et musical, Black Dog évoque les rêves de Paul Nash. Artiste britannique né en 1889 et décédé en 1946, il est surtout connu pour ses peintures mais également pour ses sculptures sur bois. Chancre du surréalisme, il a peint à sa manière une période difficile et trouble : la guerre et ses déboires. Dave McKean est un touche à tout absolument génial, capable de mélanger peinture, dessin, collage et photographie pour présenter des pages visuellement époustouflantes. Revisitant l'approche de Paul Nash avec une inspiration permanente, McKean montre une grande variété d'approches et de tons, comme autant de facettes pour une œuvre atypique. Si l'esthétique est impeccable, elle n'en reste pas moins très spéciale et ne manquera pas à plusieurs reprises de paraître un peu difficile d'accès. L'histoire n'offre pas beaucoup de clés de compréhension aux lecteurs et il faudra parfois creuser pour tirer pleinement parti des qualités de cet album. Bénéficiant d'un format énorme, Black Dog permet d'en prendre plein les yeux, si l'on est sensible au visuel de Dave McKean bien sûr.