L'histoire :
Londres 2014. Une disparition inquiétante est signalée au poste de police. La femme de Clive Scot, qui dirige les voix blanches du cœur de l'opéra, a disparu sans laisser de nouvelles. 24 heures plus tard, sur le pont de Westminster, Adam Bridge perd le contrôle de sa moto en voulant éviter un groupe d’enfants au milieu de la chaussée. L’enquête est confiée à Anna Midnight, sa compagne… Il s’avère qu’aucun enfant n’était présent sur les lieux. Au National Hospital, la grand-mère de Bridge fait fuir un homme qui vient de commettre deux assassinats. Elle souhaite rester au chevet d’Adam, qui est entre la vie et la mort. L’explication de ces phénomènes commence dès 1923 en Italie, à l'Abbaye de Thelema pour bien des adeptes. Le Maître capture l’être dans les spirales de son ventre et crée l’enfant magike, un être surnaturel, lunaire, que Aleister Crowley contrôlera en absorbant son pouvoir. Lily Grey porte alors cet enfant qui naitra avec des cheveux argentés, des yeux bleus et au pouvoir exceptionnellement puissant, avant de la lui être enlevée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cœurs gelés nous emporte dans un tourbillon de forces extraordinaires, de rituels magiques, de mort blanche, de descendance menacée, d'âmes errantes transformées en papillon, de dimensions parallèles, de royaume de la Lune, de créatures sorties des ombres cherchant à se venger... Autant d’éléments ésotériques qui collent au genre de la sorcellerie et à la collection Flesh and Bones (des comics à la française) de Glénat. Cette densité demande une attention particulière dès le début de l'album au format souple, afin de bien identifier les personnages et les éléments de contexte, pour une lecture plus fluide par la suite et ne pas perdre le fil de l’histoire. Le scénario de Giovanna Furio (La Route de la vie) est dense, fourni, mélangeant habilement le réel et l’occulte. Nous saluerons le soin apporté au graphisme noir et blanc tel que le veulent les standards de la collection, d’un réalisme certain, bien maîtrisé par Gianluca Gugliotta qui nous plonge réellement dans cette atmosphère sombre, glauque, horrifique et parfois sanglante. Une lecture glaçante et somme toute complexe.