L'histoire :
En 1905, à San José, Sarah Winchester s'est isolé dans sa gigantesque maison depuis la mort de sa fille et de son mari. Jouissant d'une fortune colossale, elle engage régulièrement des individus afin de rénover sa demeure. Chaque jour, de nouveaux chantiers sont lancés, parfois sous l'impulsion directe de Sarah Winchester qui sous l'effet d'une crise peut parfaitement détruire un plancher à coup de masse. Le souci est que la structure même de la maison Winchester va parfois à l'opposé du bon sens, un escalier ne menant par exemple sur rien du tout. Cet aspect labyrinthique, Warren Peck, un homme qui s'est perdu, va le découvrir très vite. Alors qu'il cherche un endroit pour dormir et aussi pour récupérer d'une sale blessure faite lors d'une rixe avec un indien, il atteint la demeure. Murcer, l'intendant de Sarah Winchester, l'accueille et lui annonce que pour avoir le gîte, Peck devra travailler. Ce dernier acquiesce, même si la condition de laisser ses armes ne lui plaît pas forcément. Le lendemain, il participe avec d'autres hommes à la rénovation de la maison, seulement sa blessure le torture de plus en plus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La trajectoire de Peter Tomasi peut en étonner plus d'un. De ses débuts comme éditeur sur les différents titres Batman, il se vit confié par DC Comics l'écriture de récits sur le Dark Knight puis devant les qualités évidentes de celui-ci et sa propension à gérer/subir les événements d'un univers continu la série Superman Rebirth. L'envie d'explorer d'autres genres trottait dans la tête de Peter Tomasi depuis longtemps, via les éditions Dark Horse, il put s'essayer à tout autre chose. Dans l'antre de la pénitence est une histoire très atypique. Celle-ci se base sur la fameuse maison Winchester, liée à la famille fabriquant les armes, et qui depuis sa construction fascine les gens qui la disent même hantée. Avec plus d'une quarantaine de chambres et des portes qui mènent dans le vide, il y avait de quoi imaginer une histoire complètement folle. C'est ce qu'a fait Peter Tomasi qui est revenu sur une période où Sarah Winchester a perdu la raison, lançant des chantiers hallucinants et rentrant dans des crises ingérables. Flirtant régulièrement avec l'horreur, le récit a un petit aspect Shining très plaisant. Le côté fou est omniprésent, fascinant mais rendant peut être parfois la lecture un peu difficile d'accès. Mais une fois plongée dedans, on découvre de nombreuses subtilités qui finissent par vous embarquer. L'impact des dessins est aussi très important. Ian Bertram est un jeune artiste au style original, entre Sfar et Frank Quitely. Cette esthétique parfois déstabilisante fonctionne parfaitement et fait de cet album une lecture chaudement recommandée. Petit conseil : faites attention avant d'entrer dans la maison Winchester, vous ne savez jamais sur quoi ou qui vous pourrez tomber...