L'histoire :
La pluie tombe fortement et la foudre éclaire la nuit aux abords de King's Bluff. Les époux Latimer, des spécialistes du paranormal depuis des générations, investissent un manoir occupé par la confrérie d'Anubis. Des journalistes sont à l'extérieur et ont même une équipe suivant les pas des deux spécialistes. Seulement, contrairement à d'habitude, rien ne se passe comme prévu et les époux Latimer meurent, elle dans une chute vertigineuse et lui dans une explosion. Josiah, leur fils de 12 ans, est chez eux, devant le poste de télévision et apprend la nouvelle en direct. Zoé, sa sœur aînée, qui préparait le repas, le rejoint alors. Tous les deux n'ont pas le temps de digérer la nouvelle que la maison n'a plus d'électricité. Des spectres vengeurs appelés Bakaak apparaissent alors et se dirigent vers eux. Heureusement, Franck, l'assistant des Latimer, est présent. Il semblerait que la mort des parents de Zoé et Josiah ait entraînée des phénomènes imprévus et imprévisibles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décrit par l'éditeur comme « une lettre d'amour à l'entertainment des années 1980 - entre les Goonies et Retour vers le futur », il nous tardait de plonger dans la lecture de Goners. D'emblée, l'atmosphère se veut assez sombre et différente des deux références notifiées puisque l'on assiste à la mort des parents de Zoé et Josiah. Ceux-ci étaient des spécialistes du paranormal et affrontaient les menaces de cet acabit, à l'instar de leurs ancêtres. Désormais, les deux orphelins vont devoir reprendre le flambeau parental. Plus proche d'un Jonny Quest, le récit mêle aventure, fantastique et horreur. Il multiplie à un rythme élevé les apparitions menaçantes de monstres poilus, spectraux et j'en passe. Jacob Semahn, plus connu pour ses travaux dans l'animation, façonne un univers assez typique du genre mais peine à caractériser ses personnages. On a du mal à se prendre d'affection pour eux, la faute sûrement au rythme des rebondissements qui s'enchaînent bien trop vite. Pas le temps de comprendre ce qui se passe que de nouvelles menaces pointent le bout de leurs crocs. Si cela n'est pas foncièrement déplaisant au début, à la longue cela peut faire sortir le lecteur de l'ouvrage. Aux crayons, nous retrouvons Jorge Corona, un artiste vénézuélien que nous avions vu à l'œuvre sur Teen Titans. Son style évoque fortement celui d'Humberto Ramos avec un trait dynamique et des personnages un tantinet anguleux, mais aussi Rob Guillory pour l'aspect parfois fantaisiste de certains protagonistes. Le résultat est efficace, même si certaines planches trop détaillées perdent en lisibilité. Goners n'est pas un mauvais album mais ses points faibles empêcheront sûrement une bonne partie des lecteurs à s'intéresser au devenir des enfants Latimer. En espérant qu'une éventuelle suite fasse mieux...