L'histoire :
Le monde a bien changé dans le futur. Les frontières géographiques n'existent plus. Désormais, les populations sont réparties dans des zones financières dirigées par quelques familles fortunées. Leurs membres sont l'élite, les autres sont divisés entre leurs serfs ou les déchets. La famille Carlyle est constituée du père et de ses enfants, Jonah, Johanna, Stephen, Beth et Forever. Cette dernière n'est pas réellement la fille de Monsieur Carlyle. Celle que tous surnomment Eve est en fait le Lazare, le garde du corps de toute la famille, un être programmé pour défendre les intérêts des siens et capable d'éliminer n'importe qui grâce à ses dons pour le combat et à une faculté de régénération hors normes. Par une nuit, Eve a surpris plusieurs individus louches essayant de chaparder de la nourriture dans les réserves du domaine. Elle les a éliminés puis a fait son rapport à Jonah. Celui-ci est certain qu'il s'agit d'une tentative de la famille Morroy, un groupe adverse. Cela signifie aussi qu'il y a un traître parmi les techniciens et qu'Eve doit l'éliminer au plus tôt.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Glénat et sa branche comics ont vu les choses en grand en publiant le premier volet de Lazarus, une série multi-récompensée aux USA depuis sa parution et bénéficiant d'une flatteuse réputation. C'est au romancier et scénariste Greg Rucka que l'on en doit l'écriture. Reconnu pour des séries cultes comme Queen & Country ou Whiteout, il se lance cette fois dans un récit d'anticipation à l'univers extrêmement soigné. Le monde tel que nous le connaissons n'est plus. Les frontières et les pays sont obsolètes et des familles règnent sans partage. Désormais, le peuple est asservi. Forever, Eve pour ses proches, est l'héroïne de l'histoire. Elle est l'une des filles du clan Carlyle, ou tout du moins le croit-elle, car rapidement, Greg Rucka nous fait comprendre qu'elle est différente. Celle-ci exerce déjà le rôle de Lazare auprès de son père, c'est à dire une sorte de bras-droit exécutant n'importe quel ordre, de la représentation à des pourparlers en passant par des exécutions. La jeune femme a une capacité très utile pour remplir les tâches qui lui sont confiées : un pouvoir de régénération. Greg Rucka campe parfaitement le décor avec un futur empreint de conflits sociaux, une héroïne mystérieuse et des complots entre les familles. Ce premier opus propose un rythme parfait et introduit au bon moment les éléments importants ou relançant l'intérêt. Greg Rucka est bien trop souvent irrégulier sur des licences mainstream (Cyclops dernièrement) mais lorsqu'il développe son univers, il fait mouche. Ce premier album, qui s'ouvre sur un prélude de quatre pages, permet aussi à l'auteur de retrouver Michael Lark, l'un de ses compères sur Gotham Central. Le style de l'américain est toujours aussi efficace et l'on ne dénote aucune fausse note. Annoncé comme une grosse cylindrée, Lazarus ne manque pas son départ et a tout du divertissement triple A.