L'histoire :
À 30 ans, Alex Morsen vit un rêve éveillé. Son premier roman, A perte d'auréole, est un succès critique et un best-seller. Avec sa jeune épouse, Annabelle Hager, ils vivent dans un grand appartement... Douze ans plus tard, Alex a les tempes grisonnantes, est toujours marié et a deux enfants. Ses autres livres n'ont pas connus le succès et désormais, ses journées se décomposent entre emmener sa fille et son fils à l'école puis rentrer chez lui, au 31e étage pour y trouver des idées pour son prochain livre. Le souci est qu'il entend à longueur de journée sa voisine de l'étage du dessus jouer du piano du matin au soir. Alex a tout essayé, en parler au propriétaire ou à la police mais rien n'y fait. Son voisin paie le loyer avec un an d'avance et sa femme s'entraîne pour rentrer au conservatoire. Un jour, Alex en a marre et monte au pallier supérieur. Il déverse sa colère sur sa voisine puis redescend. Pour se reposer l'esprit, lui et sa petite famille choisissent d'aller à Dole Lake, une propriété familiale. Là-bas, il trouve un peu du calme souhaité et découvre même un livre sur les superstitions qu'il n'avait jamais dans la bibliothèque de son père. Dedans, il apprend qu'en faisant un signe de croix dans le dos de quelqu'un, il lui lancerait un mauvais sort. Alex s'en amuse et pense aussitôt à le faire à sa voisine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Intégrant la collection Flesh & Bones des éditions Glénat, Le Signe est un album au format comics et bénéficiant d'une centaine de pages en noir et blanc. Avec sa couverture énigmatique, cet album écrit par Philippe Thirault raconte comment un ancien romancier à succès perd petit à petit pied face à une voisine jouant du piano à longueur de temps. De simples coups de sang à la justification permanente du manque d'inspiration, la femme qui réside juste au dessus est la cible de tous ses maux. Le scénario de Philippe Thirault est vraiment habile et profite de chaque séquence pour disséminer des éléments évidents mais aussi de légères allusions qui seront en réalité lourde de sens. Lorsque le héros trouvera un livre ésotérique, il lancera un sort par désespoir contre sa voisine, un acte léger pour lui mais qui augurera du pire. Car très vite le récit va passer du thriller à l'horreur. L'atmosphère se fait de plus en plus tendue, jusqu'à une conclusion angoissante à souhait. Certes, l'histoire aurait peut être gagner à s'étaler sur une dizaine de pages supplémentaires pour s'établir comme une référence absolue du genre mais aussi pour expliciter parfaitement toutes les idées de Philippe Thirault. Visuellement, l'espagnol Manuel Garcia nous régale avec un trait réaliste sombre et méticuleux. L'énergie ou la tension qui se dégagent de certaines séquences sont vraiment parfaites. Respectant à merveille tous les codes du genre, Le Signe saura en faire frissonner plus d'un.
