L'histoire :
Dans des montagnes, une motoneige approche d'une maison isolée. Un homme en sort lorsque le scooter arrive. Il donne de l'argent au pilote qui dépose sa passagère puis s'en va. Une fois à l'intérieur, la jeune femme enlève son manteau et dévoile une lingerie des plus coquines. L'homme l'enlace. À l'extérieur, une fourgonnette arrive et deux hommes et une femme en sortent. Ceux-ci se préparent à lancer leur assaut sur le chalet. Pendant ce temps, les ébats battent leur plein lorsque l'homme sort un pistolet et tire une balle dans la tête de la femme. Dans la bouche de cette dernière, une lame de rasoir est visible. Peu après, deux des trois assaillants arrivent aux abords de la maison. Ils rentrent brutalement mais ne trouvent que le cadavre de la femme. Où est passée leur cible ? C'est en passant sous les fondations du chalet que celui qui n'est autre que l'espion le plus dangereux du monde a pu fuir. Black Kaiser, c'est son nom, ne compte pas aller très loin. Il souhaite éliminer les agresseurs avant de partir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Découvert en France sur le polar Sale Fric scénarisé par Brian Azzarello, le dessinateur espagnol Victor Santos voit depuis quelques mois ses différents titres sortir en France chez Glénat Comics. À l'instar du Sin Titulo de Cameron Stewart, Polar est à l'origine un récit pré-publié sur le net. Devant la qualité du titre, Dark Horse le réédita dans des albums au format à l'italienne. C'est dans cette version que nous découvrons donc Polar, un roman graphique violent et impressionnant visuellement. L'histoire est assez simple puisque l'on suit un agent secret qui vit retraité dans les montagnes et qui va sortir de l'ombre lorsqu'on tente de l'assassiner. Gunfights, baston et hémoglobine sont au menu. Même si l'histoire reste simple et les dialogues peu nombreux, Polar bénéficie d'un découpage affûté et cinématographique. Les allusions au cinéma français de la grande époque comme Melville sont d'ailleurs notables. Cela permet à Victor Santos de faire étalage de tout son talent. Les influences de Frank Miller, Eduardo Risso ou même Mike Mignola sont évidentes, ce qui n'empêche pas le résultat de côtoyer parfois l'exceptionnel. Ce noir et blanc saupoudré de rouge participe à l'immersion de ce périple vengeur et sanglant. Polar est une excellente surprise.
