L'histoire :
En mai 1994, au large de la Sicile, des pêcheurs discutent et se vannent lorsque l'un d'eux, sans raison apparente, saisit une gaffe et tue chacun des membres d'équipage... En 2016, sur les côtes australiennes, Alice se complaît entre le repos au soleil et les séances de surf. Cela fait deux ans qu'elle n'a plus vraiment de nouvelles de Jeremy, son ancien petit ami. Ce dernier est à la tête de Provide, une équipe de chasseurs d'épave. Lors d'une de leur exploration, ils ont trouvé aux abords de la Sicile le Sun Horse, un bateau ayant appartenu à un homme très riche. Pour explorer ce qui reste du navire, Jeremy demande à Alice de les rejoindre, elle qui est connue pour être la meilleure plongeuse. Les retrouvailles entre les anciens amoureux sont un brin hésitantes mais ils sont particulièrement motivés à l'idée de découvrir les mystères du Sun Horse, surtout que très vite, ils trouvent d'autres bateaux non loin de là. Alors que l'équipage effectue diverses recherches sous-marines, Jeremy croît apercevoir une sirène...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Flesh & Bone des éditions Glénat propose à travers un format comics et une pagination en noir et blanc des récits de genre inédits développés par des auteurs français. Après le huit-clos de Christophe Bec, Sunlight, c'est au tour de Sylvain Runberg de jouer avec nos angoisses dans une histoire d'horreur en pleine mer. Le pitch est simple et classique à la fois. Les lecteurs suivent une équipe de chasseurs d'épave effectuer des fouilles sous-marines visant à mettre à jour des navires disparus depuis longtemps. Or, des plongeurs aperçoivent des sirènes... Bien évidemment, nous sommes loin d'Ariel la petite sirène ou de Splash et plutôt dans la veine mythologique où les créatures usaient de leur capacité pour conduire les humains à leur perte. Montant progressivement en puissance, Sonar est assez efficace avec ses personnages travaillés et sa narration dynamique. Nous noterons également un ventre mou à un moment. Pour autant, l'ensemble ne surprendra pas le lecteur habitué au registre. Les archétypes sont respectés mais il manque quelques vraies surprises pour que l'histoire soit une pleine réussite. Du côté des dessins, Chee Yang Ong rend une jolie copie. L'artiste malaisien affiche des planches soignées et assez détaillées. L'utilisation des teintes de gris est le plus judicieuse et laisse un ressentiment très positif. Sonar n'est probablement pas le titre du genre qui fera le plus de bruit à sa sortie mais si vous êtes amateur d'horreur et que l'occasion permet de plonger dans ce récit, n'hésitez pas.