L'histoire :
Au printemps 2010, à New York, Shelby et son cousin Sam jouent un mauvais tour à un loueur de cassettes vidéos et parviennent à lui dérober un film nommé « Sukeban Turbo », un long métrage qui va changer leur manière de voir la vie... En 2016, la jeune fille est devenue lycéenne et est à la tête d'un gang surnommé les « Sukeban Tribe » qui revend de la drogue pendant des soirées et joue la carte de la violence comme défouloir. Avec sa bande, Shelby harcèle ses camarades pour obtenir un peu d'argent, n'hésitant à en maltraiter physiquement certains. Club de golf à la main et téléphone vissé à la main pour filmer leurs exploits, ce gang de filles opère pour le compte de Jared, un caïd aux airs faussement angéliques. Sam a toujours eu un don pour le chant et la danse, il s'est éloigné de sa famille et est désormais membre du boys band à la mode : Urban Smile. Il jouit d'une forte côte de popularité auprès des fans car il a annoncé se préserver pour le grand amour. Alors que Sam et Shelby ont fait des choix marqués pour leur avenir, ce dernier s'apprête à leur jouer des tours...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Glénat Comics passe un nouveau cap avec Sukeban Turbo. Après avoir lancé des traductions de comics déjà sortis puis après sortis simultanément des titres en France selon leur parution aux USA (voir même anticiper légèrement), la collection accueillie son premier Original Graphic Novel. Projet imaginé il y a des années par le scénariste Sylvain Runberg par le biais d'échanges avec l'incroyable François Amoretti, Sukeban Turbo a fini par prendre la forme d'un thriller urbain, violent et prenant. Le récit se focalise sur deux personnages principaux, Shelby est une lycéenne qui gère son gang, commet des larcins et adore utiliser son club de golf pour se défouler. Le second est Sam, le cousin avec qui elle a grandi et qui est devenu un chanteur pour midinettes. Sylvain Runberg caractérise parfaitement ses (anti-)héros, nous laisse spectateur de l'instant où leur vie dévisse et nous emmène dans un tourbillon d'événements inarrêtables. Le récit saisit dès les premières pages et c'est presque sur une certaine frustration que l'on arrive au terme de la lecture. Mais qui sait.... Afin de mieux saisir ce que signifie « sukeban », l'album bénéficie de bonus intéressant et complet. Si l'histoire est donc une réussite, les dessins de Victor Santos le sont également. Si l'espagnol nous a mis deux sérieuses baffes avec ses Polar, il se débrouille une fois de plus magnifiquement sur cette centaine de pages. Son trait dynamique, un peu anguleux et son découpage puissant font de Sukeban Turbo une lecture coup de poing.