L'histoire :
En 2025, une terrible épidémie de « kunu » s’est répandue sur l’humanité, depuis la Nouvelle-Guinée. Celle-ci affecte le cervelet et entraîne des troubles de l’équilibre, une coordination irrégulière, des mouvements des membres inférieurs décomposés et une terrible voracité. En un mot, l’homme devient un zombie. Un pays comme l’Inde est quasiment entièrement ravagé par ce fléau. Le gouvernement est retranché dans un bunker de New Delhi assiégé. Leur seul espoir réside dans un convoi humanitaire qui part d’une base relativement préservée du Baloutchistan, mais qui doit traverser 1350 km à travers le Thar, un désert hostile, avant de les rejoindre pour les exfiltrer. Les membres de ce groupe de militaires ont beau être endurcis et très expérimentés, ils trimbalent chacun leurs vieux démons. Ils se mettent néanmoins en route avec abnégation à bord d’un hummer high-tech de septième génération. Cette carapace blindée ne les empêche pas de redouter les IED (Improvised Explosive Device) que les zombies ne manqueront pas de tenter à leur passage. Effectivement, au gré de leur périple qui doit théoriquement leur prendre 4 jours, ils vont accumuler les fâcheuses rencontres et les offensives…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Nuées de zombies contre cohorte militaire dans le désert », voilà comment nous pourrions résumer de manière on ne peut plus précise le pitch de ce nouvel opus de la collection Flesh & Bones. Au scénario, Christophe Bec satisfait tout particulièrement à la vocation de série B de cette collection façonnée en petit format souple et en noir et blanc – parlons même de série Z, s’agissant de zombies. Il ne s’inquiète pas trop de l’origine de l’épidémie, ni de la cohérence de ce zombie vorace et suffisamment intelligent pour conduire des bagnoles ou enfiler des ceintures d’explosifs. D’ailleurs, bien que l’analogie soit évidente, le mot « zombie » n’est employé qu’une seule fois ! Bec délaisse aussi le contexte géopolitique dans lequel il immerge son lecteur : pourquoi focaliser sur l’unique gouvernement indien ? Seule compte l’action bourrine et gore au présent. On découvrira à mesure que l’on avance que la finalité importe aussi peu. En guise de héros, les militaires en première ligne des combats montrent des psychologies archétypées, et balancent le même type de répliques définitives que dans les gros films d’action américains. La narratrice elle-même n’échappe pas à ce profil cliché. Au dessin, l’italien Stefano Landini montre un trait encré réaliste plutôt au point, a contrario de la régularité et de la mise en scène qu’on a souvent bien du mal à suivre lorsque ça canarde et explose de partout. Les nombreux amateurs de zombies devraient s’en satisfaire…