L'histoire :
Steve Markovic est un jeune américain qui vient de décrocher son diplôme de médecine. Patriote et fervent catholique, il s'engage dans l'US Army pour lutter contre le terrorisme, c'est à dire les islamistes. Son régiment est expédié au Ghana, où il retrouve son ami d'enfance, Wilson, un afro-américain. Mais ils ont à peine le temps de se saluer que débarque Kincaid, un soldat aussi raciste que violent. L'affaire aurait pu très mal tourner si le Major Curtis n'était pas intervenu à temps. Mais ce n'est rien en comparaison de ce que Markovic va vivre en opérations. Sa première mission vire au carnage. Sa section est prise entre deux feux et Wilson est abattu comme un chien. Peu après, c'est le Major qui tombe sous les balles des terroristes. Au bout de quelques semaines, des 24 hommes que comptait son unité, seul lui et Kincaid survivent. La foi du jeune Markovic est totalement ébranlée, jusqu'à ce qu'il finisse par renoncer à l'idée que Dieu existe, quand il tire à bout portant sur un pasteur, qui implorait qu'on prenne sa vie en échange d'épargner celle des habitants de son village, soupçonnés à tort de détenir une cargaison d'or. Cet or que va découvrir Kincaid après un nouveau massacre de civils et qu'il veut s'accaparer. Une nouvelle fois, les deux GI s'affrontent et Steve prend une balle en pleine tête...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Igor Pejic est scénariste et réalisateur. Ayant eu l'idée d'une histoire de super-héros pour le grand écran, mais qui s'avèrera trop coûteuse pour pouvoir être produite, il écrit de nombreuses pages destinées à donner un background au personnage principal. Puis le tout constitue une matière qu'il remodèle entièrement pour donner naissance au Rédempteur, ce qui tombe bien parce qu'il aime les comics. On découvre donc avec ce premier volume la genèse de ce personnage curieux, dont on ne vous révèlera pas les pouvoirs au-delà de ce qu'en indique son titre. Par bien des aspects, ce first run évoque un certain Al Simmons. Un militaire qui meurt (mais pas tout à fait) et qui porte à la fois une malédiction et la volonté de faire le Bien : voilà qui évoque un peu la créature phare de McFarlane. Sauf qu'ici, ce ne sont pas les forces de l'Enfer qui guident le héros, mais bel et bien celles du Très Haut. A moins que cela ne soit un peu plus complexe... Ajoutez une histoire d'amour devenue impossible, un chiffre mystérieux qui revient en boucle et un tueur fou en ville... Vous conclurez que l'ensemble ne ressort pas d'une pure coïncidence. Mais qu'on soit clair, il s'agit d'éléments constitutifs d'un hommage et nullement d'un plagiat, car l'écriture et les dialogues sont propres à cette nouvelle série et d'autres éléments, comme une team qui va assurer une logistique et de l'aide en back up à notre Rédempteur lui confèrent son originalité. Mystère, action, manipulations et trahisons sont donc au programme de ce premier tome qui lance bien la série. Côté visuel, Tyef, alias Tyef Guervenno Tyffen, signe dessins et couleurs. Ses traits, de son propre aveu, s'inscrivent entre les codes du comics et du Franco Belge. Et si son parti-pris est de s'éloigner du dessin académique, son visuel est agréable et punchy. Voici donc un nouveau french comics. Si vous ne vous le procurez pas, il faudra sûrement vous racheter une conscience de lecteur du genre !
