L'histoire :
Dans la mer, tout est calme et la vie paisible. Jusqu’au moment où une jeune femme sort du sable, comme une apparition. Elle se redresse difficilement et parvient à nager jusqu’à la surface. Elle y trouve de belles sirènes. La jeune brune leur demande où elle peut s’encanailler et trouver de quoi manger. On lui désigne une taverne malfamée. Elle rentre en cassant sauvagement la porte et annonce à l’assemblée médusée qu’elle a besoin d’une bière et d’un sexe le plus gros et le plus long possible. Finalement, elle jette son dévolu sur un jeune barde nommé Turt. Après une nuit torride, elle lui donne son nom : Bêlit. Le jeune barde n’y croit pas car la farouche reine pirate qui a terrorisé les mers est maintenant six pieds sous terre, son corps ayant nourri les poissons. Pourtant, elle maintient qu’elle n’est autre que cette Bêlit qui a construit une légende sanglante. Le barde n’en revient pas mais il reconnaît que sa fougue, sa rage et son langage châtié ressemblent bien à la sinistre pirate. Elle est déterminée à reprendre la mer pour trouver son assassin et se venger !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bêlit est bien connue de tous les fans de Conan, une pirate qui s’est entichée du célèbre barbare cimmérien. On assiste ici à une aventure inédite qui suivrait la chronologie des livres de Robert E. Howard après la mort de la belle Bêlit. L’hommage à l’univers si particulier de Howard est appuyé et l’on y retrouve quelques grands personnages de l’écrivain comme les mages noirs, les Dieux Crom et autres divinités païennes… On a même un superbe texte rédigé par Howard qui décrit tout l’âge hyperboréen où s’est illustré le grand Conan. Qu’on ne s’attende d’ailleurs pas à voir le barbare impétueux car la véritable star ici, c’est Bêlit. Mais, il faut le reconnaître, le personnage est particulièrement grossier, à l’image de son entrée en scène pour le moins bourrin. Néanmoins, on est surpris de lire de nombreux passages travaillés et quelques belles idées avec le mélange de rêve, de fiction narrative avec la plume du barde et de magie. Malheureusement, on ne suit plus quand Max Bemis tente de faire intervenir les Dieux puis, encore plus étrange, les Dieux des Dieux. Et dans ce joyeux bazar, Bêlit se transforme elle-même en étrange monstre, à la limite du grotesque. Les dessins de Rodney Buchemi ne sont pas vraiment convaincants : sans âme ni passion, il se contente de sublimer les croupes avantageuses des héroïnes et de faire dans le gore lors de certains passages surnaturels. Conan avait raison : il n’y a rien de bon qui sort de la magie…